Des aînés pénalisés par l’État… parce qu’ils veulent travailler !

Dans l’actuelle pénurie de main-d’œuvre, aucune entreprise n’a le luxe de perdre des employés. Au même moment, des aînés font face à une bureaucratie nuisant à leur continuité ou retour sur le marché du travail.

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Âgé de 73 ans, Jacques Duquette a été ébéniste durant 33 ans. Lui et sa conjointe ont aussi été copropriétaires d’une résidence pour aînés à Courcelles. «J’ai commencé à travailler dès l’âge de 14 ans. Après ma retraite, je ne pouvais pas rester à ne rien faire», explique-t-il.

Comme employé à la maintenance, Jacques Duquette travaille au Manoir du Quartier à Saint-Georges depuis 2011. D’abord à temps plein, il souhaitait diminuer progressivement son horaire dans une forme de semi-retraite.

«J’avais le goût de travailler encore trois jours par semaine. J’ai dû couper mon horaire à deux jours, parce que la troisième journée est complètement mangée par l’impôt», dit celui-ci.

Jacques Duquette, 73 ans, est employé à la maintenance au Manoir du Quartier.

Pour Jacques Duquette, une réforme fiscale est nécessaire pour convaincre les aînés et boomers à continuer de travailler s’ils le souhaitent.

«Ma femme est retraitée et n’a que sa pension, mais elle en reçoit moins si je travaille trop. Je nettoie 30 chambres par jour dans le secteur semi-autonome. J’aime offrir mon aide et c’est un milieu extraordinaire», estime M. Duquette.

Cuisinière expérimentée

Thérèse Rodrigue, 66 ans, est sous-chef au Manoir du Quartier. Auparavant, elle a travaillé dans de nombreuses cuisines où son expertise était appréciée des autres employés.

«Je suis encore là pour trois jours, 24 heures par semaine. Mon comptable m’a dit que ce serait plus payant si j’arrêtais de travailler, mais j’ai encore des affaires à payer. Moi et mon conjoint n’avons aucun REER et lui est pénalisé sur sa pension parce que je travaille», déplore Mme Rodrigue.

Elle prône une séparation fiscale sur les déclarations de revenus pour les conjoints dépassant 65 ans, si l’un d’eux veut rester sur le marché du travail.

«J’ai besoin de sortir de la maison et de m’occuper. Ça me donne un revenu et j’aide à former d’autres employés. Il manque de main-d’œuvre partout et les gouvernements nous découragent à continuer de travailler», pense Thérèse Rodrigue.