L’importance de ne jamais lâcher en affaires selon Éric Wazana

Le président de Wazana Bros Beauce Jeans à Saint-Côme-Linière et cocréateur des marques Yoga Jeans, Lucky Seven et Boulder Denim a partagé son parcours entrepreneurial ainsi que sa vision de l’industrie du vêtement au Georgesville hier soir. C’est dans le cadre du 33e Souper des jeunes gens d’affaires du Conseil économique de Beauce qu’il s’est adressé à quelques 400 convives de la région.

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Éric Wazana est arrivé à Montréal en 1976, à l’âge de quatre ans. Sa passion pour le jeans remonte à sa plus tendre enfance, sa mère étant couturière à l’époque.

«Elle m’offrait une paire de jeans à chaque année avant la rentrée scolaire. Je ressentais toujours le besoin de transformer le morceau en l’usant contre le trottoir, en le frottant avec du papier de verre et en utilisant des bouchons de bouteilles de Coca Cola pour créer des déchirures sur le tissu», explique-t-il.

Notons que celui qui a voulu être différent de ses camarades de classe depuis son tout jeune âge refuse encore aujourd’hui les compromis lorsqu’il est question de confort et de look.

Ses débuts en vente

C’est en Floride que M. Wazana, jeune adulte, a commencé à convertir des clients en acheteurs alors qu’il travaillait dans une boutique de surf avec son meilleur ami.

«J’étais entouré de différents genres de vendeurs. Ça m’a pris deux ou trois étés avant d’avoir mon propre style. C’est vraiment un art et une science en même temps. Ça prend un peu de charme, la bonne dose d’informations et juste assez d’influence pour faire basculer quelque chose de notre côté», confie l’entrepreneur.

C’est là-bas qu’il a également appris à mettre la clientèle au cœur de ses actions.

Dany Paré (Desjardins Entreprises Beauce-Sud et Appalaches), partenaire de prestige de l’événement, Éric Wazana, conférencier, Stéphanie Lachance, présidente du comité organisateur du souper, Tony Turcotte, président du Conseil économique de Beauce, et Patrick Morissette (EMBLM MAB profil), partenaire de prestige de l’événement.

«Une expérience spectaculaire vous attendait quand vous entriez dans mon magasin. Tous vos sens étaient stimulés, de l’air climatisé glacial à la douceur des tissus en passant par l’odeur de noix de coco et la musique d’une qualité hors-pair», ajoute le principal intéressé.

Échecs et leçons de vie

À la suite de ces expérimentations et de ses études en comptabilité et en finances, ce dernier a eu le goût de créer sa première entreprise avec son jeune frère Jacob. C’est donc en 2000 que Les vêtements Wazana ont vu le jour.

Après avoir connu plusieurs échecs, le président de Beauce Jeans a su tirer des leçons telles que bien établir ses prix, écouter ses clients et ne jamais forcer le changement. C’est à ce moment-là qu’il a aussi compris l’importance de ne jamais lâcher en affaires.

«En 2004, on était au bord de la faillite. La chose la plus facile à faire en tant qu’entrepreneurs aurait été de tirer la plug, mais on a décidé de se réinventer et de se renouveler», précise Éric Wazana.

Les deux frères se sont donc lancé le défi, en 2005, de créer des jeans «tellement confortables et flexibles qu’une femme pourrait faire du yoga en les portant». Après 20 mois de recherche et développement pour peaufiner le produit, ils ont réussi à obtenir une place de choix sur le marché.

Miser sur le Québec

C’est finalement en 2011, alors que l’industrie du vêtement se délocalisait presque totalement en Asie, qu’ils ont fait le pari de continuer leur fabrication en Beauce afin d’honorer la qualité et cultiver le savoir-faire local.

Aujourd’hui, Éric et Jacob Wazana emploient 118 artisans du denim et leurs créations sont vendues dans 1207 points de vente à travers le monde, principalement au Canada, aux États-Unis, en Europe, au Japon et en Australie.

Dans un futur plus ou moins rapproché, le conférencier invité aimerait que ses clients puissent concevoir leurs propres morceaux en ligne. Il souhaiterait également créer le jeans le plus vert au monde, celui qui engendrerait la plus petite empreinte écologique qui soit.