L’univers lugubre et éclaté de Vicky Fortin

On entre dans un tout autre univers en rencontrant Vicky Fortin. Elle s’intéresse depuis de nombreuses années à la mode gothique, victorienne, les vêtements d’époque et depuis peu au mouvement steampunk en créant des robes, costumes et accessoires tous plus originaux les uns que les autres.

À l’adolescence, Vicky Fortin s’intéresse à tout ce qui est gothique. Le noir, les têtes de mort, les spike (les clous décoratifs qui se retrouvent sur les colliers de cuir noir) et autres items de ce style, elle adore. Cependant, elle n’a pas les moyens de se payer ces vêtements qu’elle voit dans les boutiques. Elle demande à sa mère de lui expliquer le fonctionnement de la machine à coudre et commence, par essai et erreur, à confectionner ses propres robes lacées à l’avant, bustiers, capes et autres.

Autodidacte, Mme Fortin n’utilisait pas de patron. «Je prenais une camisole qui me faisait et je partais de ça pour faire mes découpes. J’ai appris par observation», explique-t-elle. Avec les années, elle s’est perfectionnée et réalise maintenant ses propres patrons.

Depuis l’an dernier, elle a quitté son emploi dans un bureau pour produire différentes pièces à la main qu’elle vend sur sa boutique Etsy. «Pour l’instant, j’ai beaucoup de sacs et un seul costume d’Halloween. J’ai commencé petit pour me faire connaître et les sacs sont plus abordables qu’une robe ou un costume», souligne la couturière. Elle en fait par contre sur demande.

Un début

S’il est relativement nouveau que Vicky Fortin vende ses créations sur le web, c’est parce qu’elle manque de confiance en elle, mentionne-t-elle. «Avant, je faisais toutes sortes de costumes, mais c’était pour des séances photo. C’est avec la photo que je me suis mise à faire des concepts et que j’ai commencé à créer des parures de tête, des chapeaux, des bijoux et d’autres accessoires comme les sacs et même des couvre-chaussures», s’enthousiasme-t-elle.

Vicky Fortin réalise toutes ses différentes pièces dans son atelier de couture chez elle.

Cependant, côté costumes, ça se développe assez rapidement. Grâce à sa passion pour le style steampunk (voir plus bas), elle a été embauchée pour créer dix costumes qui habilleront le président et le personnel administratif des Galeries de la Capitale à Québec pour l’ouverture officielle du Méga Parc, rénové dans un style industriel.

Elle a aussi créé l’an dernier des robes de bal. «Tout ce qui ne se trouve pas dans les magasins, je peux le faire, il n’y a pas de frein à la créativité». Tout est fait sur mesure et de A à Z, en passant par les bijoux et accessoires. La couturière a aussi réalisé de nombreuses robes pour des pique-niques victoriens et même des robes de mariage.

Une autre de ses passions, c’est l’Halloween. Ayant un côté artistique très développé et ayant comme style préféré le gothique et tout ce qui est «dark», cette fête est, pour elle, la plus belle journée de l’année. Elle s’est créé plusieurs costumes et est même allée célébrer l’Halloween à Salem deux fois.

Aujourd’hui, elle voit grand pour sa petite entreprise, Forever Goth. Elle souhaiterait maintenant collaborer à différents projets et même réaliser des costumes pour la télévision.

Il est possible de voir plusieurs de ses créations en se rendant sur sa boutique Etsy au esty.com et en recherchant «forevergoth» ou en se rendant sur sa page Facebook.

Qu’est-ce que le steampunk ?

Le style steampunk se rapproche de la mode gothique. «Le steampunk c’est l’époque industrielle à l’époque victorienne», précise Vicky Fortin. Le steampunk, comme son nom l’indique, vient de vapeur. La machine à vapeur a eu une importance majeure dans la révolution industrielle au 19e siècle.

L’esthétique vestimentaire du mouvement steampunk se caractérise, entre autres, par des engrenages, des accessoires à rouage, des corsets et des lunettes de protection, mais aussi par la création de machines ou de mécanismes, de parties de costumes, faites de matériaux récupérés.

À la base, le steampunk est un courant littéraire dont les intrigues ont lieu au 19e siècle et qui a été forgé à la fin des années 1980. Le rétrofuturisme ou l’uchronie peuvent aussi désigner le mouvement.