Démystifier les droits de vivre et de mourir dans la dignité

Le président du conseil d’administration du Conseil pour la protection des malades, Me Paul Brunet, a abordé les thèmes du droit de vivre dans la dignité et celui de mourir dans la dignité au CLSC et CHSLD de Beauceville le 4 novembre dernier.

Quelques dizaines de personnes ont assisté à l’événement lors duquel il s’est montré très critique envers les gouvernements des dix dernières années, principalement dans la première moitié de la conférence.

Dans cette partie, il a été davantage question du droit de vivre dans la dignité. Selon lui, le principal enjeu demeure l’accès à un médecin. «Ça fait dix ans qu’on se fait raconter toutes sortes d’affaires par les ministres de la Santé. Peut-on avoir accès à un médecin quand on en a besoin ?», questionne-t-il.

Me Brunet a passé en revue les droits des citoyens face au réseau de la santé. «Il faut traiter les personnes comme une fin en soi. Tout le reste sont des moyens pour y parvenir. […] Je me souviens qu’un ministre avait dit qu’il n’avait pas l’argent pour un deuxième bain avant qu’il décide d’en donner un. Je lui ai dit qu’il avait 8 G$ pour les médecins. Tu es capable de donner un deuxième bain ou douche à ceux qui en veulent», a-t-il mentionné.

De plus, Me Brunet a amorcé les démarches pour intenter un recours collectif contre les 24 CISSS et CIUSSS du Québec. «Nous prétendons que le manque de budget et le manque de personnel ne sont plus des arguments», a-t-il affirmé.

Le recours s’adresse à tous les résidents en CHSLD. «Au nom du droit constitutionnel à être traité dignement, au nom du droit à ne pas être maltraité, nous avons déposé une demande de recours collectif», a-t-il résumé.

Mourir dans la dignité

Dans la seconde moitié de la conférence, Me Brunet a abordé le droit à mourir dans la dignité. «Le système de santé, particulièrement en ce qui a trait aux soins de longue durée, aux soins palliatifs et ceux de fin de vie, n’offre pas des soins dignes à tous les patients ou résidents qui en ont besoin et qui les réclament», a-t-il affirmé d’entrée de jeu.

De son propre aveu, Me Brunet estime qu’il s’agit d’un sujet sensible qui ne fait pas l’unanimité, même au sein du Conseil pour la protection des malades. «Nous devrions tous être égaux devant la mort, que l’on soit bien portant ou un grand malade. Nous avons donc appuyé le projet de loi 52», a-t-il poursuivi.

Rappelons que la loi sur les soins en fin de vie a été adoptée à l’été 2014 au Québec. Elle comporte 24 conditions ou critères à respecter pour avoir le droit à l’aide médicale à mourir, dont «être en fin de vie, être atteint d’une maladie grave et incurable, éprouver des souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions jugées tolérables», peut-on lire sur le site Internet du gouvernement du Québec.

Le Conseil pour la protection des malades a participé à la commission parlementaire à propos des soins en fin de vie. Me Brunet a proposé à ce moment que les directives médicales anticipées soient aussi autorisées pour l’aide médicale à mourir, ce qui n’est pas le cas en ce moment.

Prochains rendez-vous

La prochaine conférence du Comité des usagers de Beauce aura lieu le 17 janvier à 18h30 au centre culturel Marie-Fitzbach. L’avocate Sophie Mercier parlera du testament.