Traverse de la piste cyclable sur la 173: le MTQ fait-il obstruction ?

Depuis mars 2017, la Ville de Beauceville et la MRC Robert-Cliche travaillent de concert avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) afin de réaliser une traverse sécuritaire pour les gens qui empruntent la piste cyclable et qui doivent traverser la route 173 à la hauteur du parc des Rapides du Diable, mais le dossier n’avance pas.

En un an et neuf mois, pas moins de cinq projets différents ont été soumis au MTQ. Ils ont tous été refusés. Si les premiers ne répondaient pas à toutes les normes du ministère, le dernier, une traverse sécurisée avec un feu clignotant et réalisée un peu plus au sud que l’ancienne voie ferrée, a aussi été rejeté même s’il répond à toutes les normes du MTQ.

«Pendant que le MTQ refuse sans donner de raisons ni d’argument, ce sont les citoyens qui payent. Pour faire réaliser ces études, un ingénieur de WSP a été engagé et jusqu’à maintenant, plus de 20 000 $ a été injecté», confie une source bien au fait du dossier. Des études de circulation et de sécurité ont aussi été fournies par la Ville de Beauceville et la MRC Robert-Cliche, qui travaillent de concert dans la réalisation de cette traverse.

Toujours selon cette source préférant rester dans l’anonymat, la seule option privilégiée par le ministère est la construction d’un tunnel passant sous la route 173, comme celui réalisé à Mont-Tremblant. Le projet coûterait 800 000 $, par rapport à environ 100 000 $ pour la traverse sécurisée avec feu clignotant.

Selon ce qui a été conclu entre les différents partenaires de la piste cyclable dans Robert-Cliche dans le passé, la ville de Beauceville doit défrayer 100 % des coûts de construction de la traverse, 60% des coûts d’entretien sont payés par les municipalités de Beauceville et Saint-Joseph et le dernier 40 % provient de la MRC donc, des sept municipalités la composant.

Les éléments qui bloquent

Il n’y a pas que la forme que prendra la traverse qui bloque entre les discussions des représentants beaucerons et les fonctionnaires du MTQ. L’emplacement est aussi un enjeu.

Si la dernière étude déposée propose une traverse plus au sud que le passage de l’ancienne voie ferrée, c’est en raison des angles de visibilités. «Pourtant, lorsqu’il y avait le train, les automobilistes et camionneurs avaient le temps de freiner pour s’arrêter. Surtout qu’avec l’autoroute, il y a 30 % moins de circulation dans ce secteur et beaucoup moins de camions», ajoute notre source. Une lumière rouge et un feu pour piéton ne sont pourtant pas acceptés par le MTQ. «Il ne faut pas attendre qu’il arrive quelque chose pour sécuriser cette traverse. On voudrait que le MTQ travaille de concert avec les intervenants de la MRC et de la Ville de Beauceville. Pour l’instant, ils ne sont pas en mode solution», conclut-il.

Selon le dernier projet déposé, la future traverse serait à la hauteur de l’entrée sud du parc des Rapides du Diable.

Pour le MTQ, le dossier avance bien

Le point de vue du ministère des Transports du Québec (MTQ) est diamétralement opposé à celui brossé par notre source et les autres intervenants rencontrés au sujet de ce dossier.

La conseillère en communication au MTQ, Annie Boulianne, mentionne dans un courriel que les échanges vont bon train dans ce dossier. «Les deux organisations travaillent en concertation pour faire avancer ce projet. De plus, ces discussions ne visent pas la construction d’une passerelle ou d’un tunnel».

Mme Boulianne confirme toutefois que l’emplacement de la traverse est présentement au cœur des échanges entre les parties. Celle-ci doit se trouver à un endroit où la visibilité sera optimale pour les cyclistes qui traverseront la route.

Ni le MTQ, ni la MRC Robert-Cliche, ni la Ville de Beauceville ne peuvent indiquer s’il sera sécuritaire de traverser la route 173 devant le parc des Rapides du Diable l’été prochain.

Le MTQ n’est pas le maître d’œuvre des travaux et les deux autres attendent l’aval du MTQ. Pour une fois, ce n’est pas un problème d’argent puisque les subventions gouvernementales pour la réalisation de la traverse dorment dans les coffres de la MRC Robert-Cliche. Qu’en sera-t-il pour la seconde traverse située au nord de Beauceville ? Personne ne le sait pour le moment.

La prochaine rencontre entre les différents intervenants de ce projet est prévue pour le 18 décembre.