Un demi-siècle plus tard : Jacques Pinon était visionnaire

L’élection du premier maire français d’Amérique, Jacques Pinon, a fait couler beaucoup d’encre puisque certaines de ses idées étaient considérées en avance sur son temps.

Propriétaire du commerce Francia sur la 1re Avenue, Jacques Pinon a aussi été échevin avant de briguer la mairie. En février 1965, était publiée une esquisse de ce dernier dans le journal Beauce-Dimanche. Celle-ci montrait un pont en ligne droite sur la 2e Avenue afin de permettre le développement de cette artère commerciale. Bien évidemment, l’idée a été rejetée, mais M. Pinon est revenu à la charge l’année suivante en tant que maire avec son plan directeur.

Le deuxième projet comprenait un pont liant la première avenue au secteur ouest, tel que le souhaitait la population et le ministère. Cependant, le plan proposait aussi la conservation du vieux pont de fer devant l’église de l’Ouest en guise de passerelle pour piétons et cyclistes et l’ajout d’un barrage amovible. Celui-ci aurait permis de créer un plan d’eau au centre-ville. Le tout devait s’arrimer avec les travaux au centre-ville avec le quai Pinon et de l’enlèvement de l’île Gilbert. Ce plan a été défait par référendum lors de son règne.

Cela a mené à la construction du pont David-Roy en 1971 sur la 1re Avenue et conséquemment à la destruction du vieux pont de fer. «À cette époque, la démolition du pont représentait un coût énorme. C’était le prix pour l’entretenir pendant 20 ans», se remémore son fils, Joël.

À l’aube des années 2000, la Corporation de Rendez-vous à la rivière a repris l’idée de Pinon en érigeant le site des passerelles incluant un barrage gonflable pratiquement au même endroit prévu par le maire français.