Fisker déclare faillite

Tard hier soir (lundi), le constructeur Fisker s’est placé sous la protection de la loi sur les faillites. La compagnie qui fabriquait le VUS électrique Ocean cherche à sauver sa peau en vendant des actifs et en restructurant sa dette, le tout après avoir épuisé son dernier sou pour tenter d’accélérer la production de son modèle Ocean.

La nouvelle n’est aucunement surprenante. Au tournant de l’année, on apprenait que Fisker était en discussion avec un constructeur concernant un partenariat. Le projet a été abandonné. Les nouvelles vont de mal en pis depuis.

La très forte concurrence sur le marché du véhicule électrique, et les investissements requis pour s’y faire une place font que Fisker n’est pas la première firme naissante à tomber au combat. Pensons simplement à Lordstown et à sa camionnette Endurance.

Pour Fisker, il s’agit d’une deuxième faillite. On se souviendra que Fisker Automotive, fabricant de l’exotique Karma, avait été forcée de fermer boutique en 2013, victime de la crise financière de 2008, mais aussi en raison de problèmes vécus avec la batterie du système hybride de la Karma, qui avait conduit à un rappel important.

Le site Reuters nous rappelle que Henrik Fisker avait déclaré, au moment de l’introduction en bourse que Fisker voulait devenir l’Apple de l’industrie automobile en externalisant la fabrication de ses véhicules. Le modèle d’affaires « asset light » devait permettre de réduire les délais de développement des véhicules et les coûts de mise sur le marché.

Cependant, le VUS Ocean a connu des problèmes de logiciel et de fabrication dès le départ. Le magazine Consumer Reports a décrit le modèle comme un travail inachevé. Voilà qui en disait long. Le véhicule fait également l’objet d’une enquête réglementaire pour des problèmes de freinage, de passage en mode stationnement (Park) ainsi que d’ouverture des portes à certains moments, entre autres.

Après avoir livré moins de la moitié des 10 000 véhicules qu’elle a produits l’année dernière, Fisker s’est tourné vers un modèle de distribution basé sur les concessionnaires en janvier, abandonnant l’approche directe au consommateur. L’entreprise a signé des ententes avec 15 concessionnaires aux États-Unis et 12 partenaires en Europe, mais elle n’a toujours pas réussi à écouler son stock de plus de 5000 unités.

Disons qu’il serait très étonnant que la compagnie s’en remette.

Le concept Fisker Alaska
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