100 000 véhicules électriques d’ici cinq ans est irréaliste
Le directeur régional de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ), Neil Mathieu, considère irréaliste l’objectif du gouvernement de Philippe Couillard de voir rouler 100 000 nouveaux véhicules électriques et hybrides rechargeables sur les routes du Québec d’ici cinq ans.
Je ne pense pas que c’est réaliste. Les concessionnaires n’en ont pas suffisamment et ils les reçoivent au compte-goutte», déplore M. Mathieu qui se réjouit toutefois qu’il y ait plus de 7313 véhicules électriques au Québec.
Il envisage un jour que 10 % de la flotte de véhicules au Québec soit à l’électricité. Pour le moment, il y a des freins pour les distribuer. Les concessionnaires doivent être accrédités et répondre à des critères bien précis pour vendre ce type de véhicule «C’est plus simple l’acheter que la vendre. Cela représente un bon montant d’investissement», commente Jonathan Bernard, directeur général de Nissan Saint-Georges qui vend la voiture Leaf depuis trois semaines seulement.
D’ailleurs pour obtenir l’autorisation d’en vendre, le concessionnaire a dû franchir plusieurs étapes au cours de la dernière année. Il a dû se faire approuver son plan d’affaires pour commercialiser ce véhicule en région. Il a dû injecter près de 50 000 $ dans ce projet pour aussi acquérir les outils, les bornes de recharges, les accessoires et assurer la formation d’un technicien.
Selon M. Mathieu, également conseiller corporatif pour Nissan Saint-Georges, certains concessionnaires sont hésitants à faire ce genre d’investissement, compte tenu de la marge de profit des véhicules vendus et le moins grand nombre d’entretiens exigés contrairement à un véhicule à essence.
Augmentation des bornes, un bon début
Dévoilé le 8 octobre dernier, le plan du gouvernement libéral intitulé «Propulser le Québec par l’électricité» veut favoriser les transports électriques, développer la filière industrielle et créer un environnement favorable pour les automobilistes. En tout, les libéraux souhaitent injecter 420 millions de dollars soit 120 M$ de moins que le Parti Québécois avait promis en 2013, note toutefois M. Mathieu.
Pour encourager les automobilistes à opter pour ce type de véhicule, le ministère des Transports prévoit implanter 785 bornes de recharge publiques sur le réseau, dont au moins une soixantaine de bornes de recharge rapide. Le gouvernement a aussi des incitatifs financiers pour permettre tant aux employeurs qu’aux particuliers d’implanter des bornes de recharge. Pour le moment, il existe 778 bornes de recharge publiques et 24 bornes rapides selon l’AVEQ.
M. Mathieu considère toutefois que la stratégie du gouvernement Couillard est un pas dans la bonne direction, mais qu’on devrait axer davantage sur la recherche et le développement étant un producteur d’hydroélectricité.