Le prix des produits laitiers augmentera en 2022  

La Commission canadienne du lait (CCL), une société d’État fédéral, recommande une hausse de 8,4 % du prix du lait à la ferme. Cette augmentation compenserait partiellement la hausse des coûts de production ayant grugé les revenus des agriculteurs laitiers.

Estimée à six sous le litre, la hausse doit être approuvée par chaque province avant d’entrer en vigueur le 1er février prochain. Au Québec, c’est la Régie des marchés agricoles et alimentaires (RAAMQ) qui fixe par règlement le prix des produits laitiers, ainsi que son plancher (prix minimum/maximum).

David Poulin, président des Producteurs de lait du Québec (PLQ) pour le secteur Chaudière-Appalaches-Sud, rappelle que le prix du lait est demeuré stable dans les cinq dernières années. Sur la même période, les dépenses liées à l’alimentation des vaches, au carburant, à la machinerie et à l’engrais des champs ont augmenté en flèche.

« On attendait cette décision depuis longtemps. Étant une production sous la gestion de l’offre, nous n’avons pas le pouvoir de changer les prix n’importe comment », dit M. Poulin, copropriétaire de la Ferme Davico à Saint-Joseph-de-Beauce.

Difficile de réduire la quantité

Selon la CCL, l’indice des prix à la consommation pour les produits laitiers a augmenté de 7,4 % depuis 2016. En comparaison, l’indice pour la viande a crû de 11,8 %, alors que ceux des œufs et du poisson ont subi une hausse respective de 20,6 % et 7,7 %.

Des secteurs alimentaires, frappés par des coûts supplémentaires de production, ont réduit le volume des produits. Par exemple, un sac de chips ou une boîte de biscuits se vendra au même prix dans un contenant plus petit. Cette opération n’est pas possible sur le plan laitier d’après M. Poulin.

« On a aussi revu complètement notre mode de travail durant la pandémie. Nous avons perdu une importante clientèle dans les HRI (hôtels, restaurants, institutions) alors que les ventes augmentaient en épicerie. La façon de produire et transformer n’est pas pareille pour chacun de ces endroits », indique David Poulin.

Selon la CCL, l’augmentation du coût du lait pour les transformateurs dépendra de la teneur en matière grasse et en solides non gras du produit fabriqué. La hausse devrait donc être plus substantielle à l’achat des fromages, yogourts et du beurre, car ces produits demandent plusieurs étapes de transformation.

« Il y a plusieurs maillons dans la chaîne (pour fabriquer les produits laitiers). C’est certain que ça augmentera la facture d’épicerie. Tous les produits coûtent plus cher. Je suis un producteur, mais également un consommateur comme tout le monde », mentionne M. Poulin.