Ambulanciers : La grève durera aussi longtemps que nécessaire

SANTÉ. Une grève généralisée s’est déclenchée le 25 avril chez les ambulanciers du Québec. Les paramédicaux de Chaudière-Appalaches sont également de la partie.

Christian Dupperon, président du syndicat des Travailleurs ambulanciers de Beauce incorporé (TASBI), explique ainsi les causes de la grève : « Ce que l’on constate, convention après convention, c’est que nous sommes les derniers à signer. On signe des conventions qui sont échues. On prend du retard par rapport aux autres intervenants ». En effet, il mentionne que le contrat de travail des ambulanciers est échu depuis le 31 mars 2020 sans qu’il y ait eu d’avancées majeures au niveau de la convention collective. Pendant la pandémie, les paramédicaux ont travaillé dans les centres hospitaliers pour prêter main-forte aux infirmières, indique M. Dupperon. Il ajoute que cela a retardé les négociations de la convention collective. Suite à une grève en décembre 2021, qui s’est soldée par des fins de non-recevoir, TASBI s’est allié avec la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ). En plus de la Beauce, TASBI représente les paramédicaux de Lac-Mégantic, Lambton et La Patrie.

La grève a été déclenchée le 25 avril au terme de 36 heures de négociations, après que le tribunal administratif du travail ait approuvé une grève de tâches pour s’assurer que les services essentiels soient rendus à la population, indique Christian Dupperon. Il assure que les ambulanciers sont tenus de rendre leurs services à la population à raison de 100 % de leurs effectifs, ce qui ne met personne en danger. 

Les demandes des paramédicaux sont principalement en lien avec la reconnaissance générale de la profession, ainsi que des augmentations de salaire. En effet, Christian Dupperon indique que le gouvernement veut permettre aux paramédicaux d’élargir leur champ de pratique, mais leur refuse l’évaluation du titre d’emploi. Cette évaluation leur permettrait d’être payés en accordance avec les tâches qu’on leur demande. Il mentionne aussi le traitement des primes comme un élément important, indiquant qu’une augmentation de ces dernières permettrait de retenir davantage de paramédicaux en temps de pénurie de main-d’œuvre. Ils réclament aussi un meilleur accompagnement des ambulanciers au niveau de la santé psychologique pour les appels plus éprouvants.

Selon Christian Dupperon, les négociations pourraient durer encore longtemps. « On veut nous imposer une convention collective sans répondre à nos priorités. On contourne nos priorités pour essayer de nous faire accepter d’autres points. On manque l’objectif », dénonce-t-il. Il affirme que les paramédicaux estiment leurs demandes comme étant raisonnables comparées aux conditions des autres métiers du domaine de la santé. Il ajoute que la grève sera maintenue aussi longtemps que nécessaire. « Tout ce que l’on veut, c’est travailler en collaboration pour amoindrir la pénurie de personnel », conclut-il.