Arrêt du transport interurbain pour Autobus Breton: les MRC s’expliquent

À la suite de l’annonce du président de la compagnie Autobus Breton de mettre fin à son circuit entre Saint-Georges et Québec, faute de ressources financières, les préfets des MRC Beauce-Sartigan, Robert-Cliche et Nouvelle-Beauce expliquent les raisons pour lesquelles ils n’accorderont pas de seconde subvention à l’entreprise privée de Saint-Georges.

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Les trois MRC ont accepté de donner de l’argent à Autobus Breton dans le cadre du programme d’aide au développement du transport collectif pour une première fois l’an dernier.

Luc Provençal, préfet de la MRC Robert-Cliche, informe que certaines conditions n’ont pas été respectées dans le cadre du renouvellement de l’entente pour une deuxième fois.

«Normalement, les transporteurs privés doivent prendre les actions nécessaires pour rentabiliser leurs services. En ce qui concerne la demande de l’entreprise de Saint-Georges, les trois MRC ont demandé au président Pierre Breton de leur fournir une reddition de comptes, ce qui n’a pas été fait», soutient Luc Provençal.

Un consensus de toutes parts

Lorsque les trois préfets se sont ensuite rencontrés à ce sujet, ils étaient unanimes. «Nos maires n’étaient pas d’accord de supporter à nouveau cette organisation. Le transport interurbain n’est pas une compétence ni des municipalités, ni des MRC. Nous devons déjà nous occuper du transport collectif et du transport adapté. Nous devons nous concentrer sur notre mission et il est impossible de satisfaire à toutes les demandes», ajoute-t-il.

Gaétan Vachon, préfet de la MRC Nouvelle-Beauce, rappelle de son côté l’importance que la compagnie fasse connaître ses récents états financiers aux investisseurs. «On a des comptes à rendre pour les montants qu’on remet en grande partie à des organismes publics et rarement au privé. Je me dois également de justifier aux citoyens où vont nos sous», mentionne M. Vachon.

Le terminus d’Autobus Breton, à Saint-Georges, se situe sur la promenade Chaudière.

Rencontre amicale

Normand Roy, préfet de la MRC Beauce-Sartigan, est conscient qu’Autobus Breton perd la subvention du gouvernement sans l’appui des MRC.

«Ce n’est pas qu’on ne tient pas au transport. Rassurez-vous. L’éponge n’est pas tirée dans ce dossier. Nous allons organiser une rencontre amicale avec Pierre Breton le mercredi 26 septembre et allons essayer de trouver des solutions avec lui», explique M. Roy.

Le préfet confie d’ailleurs vouloir aider la compagnie à poursuivre son circuit entre Saint-Georges et Québec advenant la remise d’un plan de relance.

«S’il nous présente des mesures concrètes pour l’an 2, l’an 3 et l’an 4 de son service prochainement, je m’engage à présenter le tout à mes maires et à convaincre tout ce beau monde-là. On veut lui donner un coup de pouce pour qu’il puisse ensuite voler de ses propres ailes», précise-t-il.

À Saint-Georges

Le maire de la ville Saint-Georges, Claude Morin, n’est quant à lui «pas content du tout d’apprendre cette nouvelle».

«J’étais préfet de la MRC Beauce-Sartigan par intérim l’an dernier. J’avais mis de la pression aux autres municipalités régionales de comté pour l’octroi d’une première subvention. Nous nous étions donnés un an pour trouver une solution avec M. Breton», confie-t-il.

M. Morin se dit aussi «très déçu» car il estime que ce ne sont pas seulement les usagers du transport interurbain qui seront pénalisés.

«Il n’est pas uniquement question de transporter des passagers. Le service de livraison de colis Expédibus sera aussi abandonné, ce qui va engendrer des coûts supplémentaires pour les utilisateurs qui devront se tourner vers d’autres avenues», renchérit le principal intéressé.

Ce dernier compte enfin laisser passer les élections du lundi 1er octobre avant de trouver une porte de sortie. «Celui ou celle qui sera élu(e) député(e) de Beauce-Sud devra s’en occuper rapidement. Nous ne sommes pas dans un pays sous-développé, ici», conclut le maire de Saint-Georges.