Communiquer ses peurs n’est pas une faiblesse
Les conséquences de la pandémie ont amené plusieurs adultes à utiliser les services d’un psychologue pour la première fois. Raynald Goudreau, psychologue à Saint-Georges, croit que la crise sanitaire est une occasion de remettre notre vie sur le droit chemin.
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« Presque tous mes patients actuels vivent des problèmes qui étaient présents avant la pandémie. Des gens sont gênés, ont peur de demander de l’aide ou de se retrouver face à soi-même. La COVID a toutefois brisé leurs facteurs généraux de protection », affirme-t-il.
Les mesures sanitaires, incluant le confinement, ont causé de grands bouleversements dans la population. Selon Raynald Goudreau, il est normal d’être stressé, anxieux ou déprimé face à cette crise sans précédent.
« L’humain est un être social qui a besoin d’un filet de sécurité. En ce moment, certains besoins affectifs ne sont pas comblés. On ne peut pas se prendre dans nos bras ou se rassembler, mais ça reste important de briser l’isolement malgré les règles sanitaires », mentionne le psychologue.
La pandémie amène également des gens à se dévaloriser ou voir leur vie entière comme un échec personnel.
« C’est primordial de s’occuper des choses dont nous pouvons avoir le contrôle. On doit en profiter pour faire le ménage dans notre maison (mentale) et valoriser d’autres aspects en communication », dit M. Goudreau.
Privé versus public
Travaillant au privé, Raynald -Goudreau a vu sa liste d’attente se remplir rapidement, malgré les coûts plus élevés associés à cette pratique.
« Je reçois de trois à cinq nouveaux appels par jour. Même en les référant à des collègues, il y a des délais allant jusqu’à trois mois », se désole-t-il.
En accord avec l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ), Raynald Goudreau espère un rehaussement des investissements financiers publics en santé mentale. Cela ramènerait des spécialistes dans le giron gouvernemental pour offrir plus de soins gratuits et universels.
« La différence salariale est grande entre un psychologue au public et au privé. Il faut investir les ressources financières nécessaires. La santé mentale est un enjeu important de société », conclut-il, en invitant les gens à composer le 811 (Info-Santé) afin de connaître les ressources en santé de leur territoire.
Écouter : une façon de se sentir utile
Selon Alain Goulet, directeur du Centre d’écoute, du deuil et de prévention du suicide Beauce-Etchemins, l’organisme n’a pas connu une importante hausse d’appels en raison de la pandémie. Inversement, celui-ci recrute plus facilement des bénévoles pour cette même raison.
« Des gens sont plus présents à la maison et ont besoin de se sentir utiles. Nous offrons une formation ajustée aux écoutants afin qu’ils répondent aux appelants sans aucun jugement, par exemple si quelqu’un voit la COVID comme un complot », dit M. Goulet.
Les personnes voulant faire de l’écoute peuvent remplir un formulaire sur le site web du CEPS ou appelez au 418 228-3106. Si vous avez besoin de parler à quelqu’un, composez le 418 228-0001.