Conflit de travail chez Olymel: le syndicat accepte l’entente de principe

VALLÉE-JONCTION. Réunis ce matin en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ–CSN) ont accepté à 78 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 29 août dernier lors d’un vote électronique tenu par scrutin secret. Ce vote met ainsi fin à la grève déclenchée le 28 avril dernier.

« Nous avons donc accepté un nouveau contrat de travail d’une durée de six ans durant lequel nous toucherons des augmentations salariales de l’ordre de 26,4 %, dont 10 % la première année. En plus de ce 4,4 % d’augmentation moyenne par année, nous avons également obtenu un montant forfaitaire de 65 $ par année de service, par membre, de préciser Martin Maurice, président du STOVJ–CSN. Nous avons également obtenu un rehaussement de 50 % de la contribution de la part de l’employeur à nos assurances collectives pour la couverture familiale, ce qui pousse l’augmentation totale de la première année à 12,48 %. Le résultat du vote nous démontre que nos membres sont satisfaits des gains que nous avons obtenus. Nous avions fait le choix de négocier un enrichissement pour tous et c’est exactement ce que nous avons finalement obtenu. »

« Le syndicat s’est encore battu contre les nombreuses demandes de reculs de l’employeur et les membres ont nettement amélioré l’ensemble de leurs conditions de travail. Entre autres, soulignons l’introduction d’un régime de retraite simplifié à la toute fin de la négociation avec une contribution de l’employeur d’un total de 1,5 % aux deux dernières années de la convention collective. Je salue la combativité et la ténacité du syndicat, qui s’est battu admirablement bien, allant chercher des gains qui reconnaissent enfin une part de la pénibilité de leur travail, de souligner Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN. La lutte des travailleurs et des travailleuses de Vallée-Jonction, c’est aussi celle de tous les salarié(e)s des abattoirs du Québec, qui méritent des salaires qui reconnaissent leur dur labeur. La table est donc mise pour les négociations actuelles et à venir dans le secteur de l’abattage. »

La direction d’Olymel accueille également avec satisfaction le résultat du vote des membres du Syndicat. L’entreprise aurait déjà pris des dispositions afin de reprendre ses opérations dans les meilleurs délais. Le rappel des employés devrait débuter dès ce soir et la reprise normale des opérations devrait donc s’étendre sur quelques jours. Ce faisant, dans le meilleur scénario, les abattages pourraient reprendre dès vendredi.

Dans le même ordre d’idées, la partie patronale a pris la décision de maintenir le quart de soir à cette usine. Les 1050 employés seront donc tous rappelés au travail.

« Olymel est soulagée d’avoir pu arriver à un terrain d’entente avec les membres du syndicat de l’usine de Vallée-Jonction. Les conditions de travail et la rémunération des employés seront ainsi améliorées, tout en conservant à l’entreprise sa capacité à évoluer dans un marché hautement compétitif. […] Une grève aussi longue est toujours à déplorer et il faudra en tirer des enseignements. La direction d’Olymel mettra de son côté tout en œuvre afin que les opérations de l’usine reprennent dans un climat serein et constructif. Par ailleurs, je m’en voudrais de ne pas souligner la très grande résilience des producteurs de porcs lourdement affectés par ce conflit », d’affirmer le 1er vice-président d’Olymel, Paul Beauchamp.

Et les porcs?

L’usine de Vallée-Jonction devrait graduellement retrouver sa capacité d’abattage hebdomadaire d’environ 35 000 porcs. La reprise des activités devrait ainsi permettre de réduire la pression exercée sur les éleveurs. Toutefois, l’adoption de diverses mesures, telles que la vente de porcs et de porcelets aux États-Unis et le déplacement de porcs ailleurs au Canada, a fait en sorte d’éviter les abattages humanitaires.