Construction et bois d’œuvre : Débalancement entre l’offre et la demande à cause de la COVID-19
La pandémie a causé de nombreux soubresauts économiques. Comparativement à 2019, les marchés de la construction et du bois d’œuvre ont déjà retrouvé une partie de leurs revenus.
Directeur adjoint, Économie et marchés, pour le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), Alexandre Larouche a présenté une conférence sur ces deux domaines. Celle-ci s’est déroulée le 26 novembre, en collaboration avec le Conseil économique de Beauce (CEB).
Selon l’économiste, les marchés canadiens et américains sont indissociables lorsqu’on parle des mises en chantier. Si le marché est plus volatil aux États-Unis, beaucoup d’entreprises forestières au Canada dépendent des exportations au sud de la frontière.
« Au printemps, quelques États américains ont fermé leurs chantiers, surtout dans le nord-est du pays. La construction avait aussi cessé ses activités au Québec. L’offre de bois d’œuvre a baissé au même moment, avec la fermeture de scieries », explique Alexandre Larouche.
Dépenser chez soi
Plutôt que de voyager cet été, en raison de règles sanitaires strictes, plusieurs consommateurs ont investi leur argent dans des rénovations à leur propriété. Les constructions et ventes de maisons ont aussi grimpé en flèche.
« En avril et mai, les acheteurs de bois, comme les quincailleries, avaient maintenu de bas inventaires à cause de la peur engendrée (par la COVID-19). Ensuite, on a assisté à un débalancement entre l’offre et la demande. Ça a causé les hausses des prix du bois. Le marché s’est stabilisé en automne, mais la production est toujours sous le niveau de 2019 », dit M. Larouche.
Dans la construction domiciliaire, on assiste à un appétit renouvelé pour les maisons unifamiliales, au détriment des jumelés et du condominium. Il y a également une tendance à délaisser les centres urbains pour les banlieues.
« Les gens veulent avoir un terrain et de la place pour bouger. Dans l’unifamilial, on utilise trois fois plus de bois d’œuvre que pour le multifamilial. C’est un matériau vert, bon pour l’environnement », mentionne Alexandre Larouche.
En 2021
Il est difficile de prévoir les cycles économiques, surtout lors d’une crise sans précédent comme la COVID-19. Alexandre Larouche reste optimiste quant à la construction et la vente de bois d’œuvre, pour la prochaine année.
« Les industries de divertissement (tourisme, restauration, culture, sport, etc.) auront encore des difficultés en 2021. Les travailleurs, qui auront de l’argent à dépenser, devraient encore le faire dans la rénovation et la construction. Les taux d’intérêt (prêts hypothécaires) demeureront bas pour au moins trois ans», conclut M. Larouche.