Controverse sur fond identitaire à l’usine d’Agropur de Beauceville
Un commentaire publié sur la page Facebook d’Agropur a entraîné plusieurs réactions au cours de la dernière semaine.
Le 9 août, la coopérative agricole a annoncé l’arrivée de 11 nouveaux travailleurs issus de l’immigration à son usine de Beauceville. Une femme du nom de Lisette Lefebvre a partagé la publication en affirmant que sa nièce, qui travaille à cet endroit, lui a dit que les nouveaux employés sont «sortis dehors en refusant de travailler [pendant une heure mentionne-t-elle un peu plus loin], car une femme portait un haut trop décolleté» et qu’ils «se sont plaints de ne pas pouvoir prier à leur guise, donc le “boss” leur a fait un endroit spécial pour que ces nouveaux puissent aller prier», écrit-elle.
La directrice de l’usine beaucevilloise, Nathalie Doyer, a démenti les propos de Mme Lefebvre. «Tout ce qui a été dit est erroné. Ils ont été très bien reçus par les travailleurs et nous sommes contents de les avoir dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre», déclare Mme Doyer.
«Nous pouvons assurer avec certitude qu’aucune des situations de contestation qui y sont décrites n’a eu lieu à notre usine de Beauceville», a répondu la coopérative après avoir été questionnée publiquement à ce sujet sur Facebook.
Un son de cloche différent
Un employé sous le couvert de l’anonymat indique pour sa part que les affirmations de Mme Lefebvre sont véridiques. «Je connais la fille dont il est question dans le message. C’est vrai qu’ils n’ont pas aimé ça. Dès le lendemain, elle était boutonnée plus haut», affirme-t-il.
«Ils ont aussi demandé un endroit pour prier, ce qui leur a été accordé. Le responsable des ressources humaines est lui aussi musulman. Il a averti les travailleurs de ne pas faire de commentaire sur leur religion ou sur leur manière de travailler. Il a dit qu’aucun commentaire négatif ne sera accepté», ajoute-t-il.
Malgré les affirmations de cet employé, d’autres personnes les ont défendus sur la page Facebook d’Agropur. «Je côtoie les nouveaux arrivants tous les jours et je peux vous dire que pour moi, ce sont des gens vraiment bien qui ont beaucoup à partager. J’aime beaucoup travailler avec eux», écrit une femme.
D’autres ont plutôt réagi en mentionnant ne plus acheter de produits Agropur. «Jusqu’à ce que je sois certaine qu’Agropur ne fasse aucun accommodement raisonnable, pour les communautés qui sont supposées s’intégrer dans leur pays d’accueil, aucun de leurs produits n’entrera chez moi. C’est dommage pour les producteurs locaux, mais la liberté de mes enfants compte beaucoup plus», écrit une autre personne, qui n’est pas la seule à dire qu’elle boycottera les produits Agropur.