Des chaînes humaines en Beauce pour dénoncer des coupes dans les CPE
Dans la foulée d’une mobilisation nationale, des parents et les membres du personnel de trois centres de la petite enfance (CPE) en Beauce-Sud ont formé des chaînes humaines le 8 février dernier pour dénoncer les compressions supplémentaires de 120 millions $ imposées par le gouvernement libéral dans le réseau des CPE.
«La situation est grave. La prochaine attaque se fera au détriment des enfants. Nous ne pourrons pas maintenir la qualité des services à nos 52 enfants», avertit Joëlle Girard, directrice du CPE Boutons d’or à Saint-Gédéon. Les compressions exigées à son organisme atteindront 73 000 $ en 2016-2017. Elles étaient de 22 500 $ cette année.
Après avoir retranché 55 000 $ de son budget cette année, le CPE du Palais des Merveilles de Saint-Georges devra faire un effort supplémentaire de 155 000 $ tout en donnant le service à 110 enfants dans trois installations. Après une décennie de compressions totalisant près d’un demi-milliard de dollars, il ne reste plus grand-chose à couper selon la directrice du CPE du Palais des Merveilles, Lucie Jacques. «Nous avons suffisamment contribué aux compressions; c’est dommage que cela ne soit toujours pas reconnu», décrie Mme Jacques.
Comme la plupart des CPE de la province, le CPE Panta-Mousse de Saint-Côme-Linière et de l’installation Les Petits Élans à Saint-Georges a aussi dû effectuer des coupes au niveau administratif, dans les cuisines, dans le matériel éducatif ainsi que dans les heures du personnel éducateur. Les compressions seront de 80 000 $ pour la prochaine année financière, soit le double de l’année en cours. «Je ne suis pas seulement inquiète… je suis indignée! C’est l’avenir des générations futures et d’une société que le gouvernement sacrifie. Cela n’a plus de bons sens», a souligné la directrice du CPE Panta-Mousse et de l’installation à Saint-Georges, Sylvie Arsenault. Au total, 102 enfants vont à ses deux installations.
Appui des parents
Pour faire reculer le gouvernement, les trois CPE beaucerons demandent l’appui des parents. Ils ont été invités à signer la pétition pour le réinvestissement dans le réseau des CPE afin de rappeler au gouvernement qu’il contrevient à l’esprit de sa propre loi sur les services de garde.
Si la pétition sur le site de l’Assemblée nationale est insuffisante, le conseil d’administration d’Au Palais des Merveilles songeait toujours aux options pour poursuivre la mobilisation. «Pour le moment, notre conseil d’administration n’a pas pris de décision concernant la fermeture et la diminution des heures du personnel. Les parents ont besoin du service, mais nous voulons leur appui en retour», précise Mme Jacques.
Soulignons qu’une cinquantaine d’employés oeuvrent au sein du CPE des Palais des merveilles qui agit aussi en tant que bureau coordonnateur pour quelque 160 responsables de garderies en milieu familial. En tout, le CPE dessert un millier d’enfants sur le territoire.