Des dons trop usés qui posent problème

COMMUNAUTÉ. Des organismes récupérant des biens matériels en ont assez de devoir en jeter une part importante, car ceux-ci ne sont tout simplement plus utilisables. Ils espèrent sensibiliser la population pour la situation cesse.

Au Comptoir régional de Beauce, à Saint-Georges, il arrive régulièrement de recevoir des meubles avec des vitres brisées ou des divans déchirés. « Ça arrive énormément », indique la directrice générale Isabelle Dion.

Il en est de même pour des objets plus petits. « Nous en recevons énormément, que ce soit des souliers percés, des lampes cassées, des jouets brisés, de la vaisselle écorchée, des vêtements tachés », énumère-t-elle.

Mme Dion estime la proportion de dons inutilisables que le Comptoir régional reçoit à 40 % en incluant les meubles qui sont laissés au local sur la 10e Avenue. « Ce sont surtout des meubles. La Régie intermunicipale passe gratuitement récupérer les meubles, mais il peut y avoir un délai d’une à deux semaines alors que certains voudraient que le meuble débarrasse immédiatement. Ils viennent donc nous le porter sur la 10e Avenue », explique-t-elle.

La problématique est la même ailleurs dans la région. Tant la Ressourcerie Beauce-Sartigan, L’Essentiel des Etchemins, la Source de Sainte-Marie que le Comité d’aide de Beauceville ont indiqué qu’environ 20 % des dons qu’ils reçoivent ne peuvent être redonnés en raison de leur état.

Ce n’est pas parce que la personne est dans le besoin qu’elle doit se contenter de vêtements troués ou de mobiliers brisés, ont-ils tous affirmé chacun à leur manière.

Plusieurs conséquences

Cette situation entraîne plusieurs conséquences pour ces organismes. « Après les déménagements au mois de juillet, plusieurs personnes nous ont laissé des dons qui auraient dû se retrouver à l’écocentre ou à la poubelle et nous manquons de bénévoles pour faire le tri », détaille Stéphanie Bouffard, de L’Essentiel. L’organisme n’a eu d’autres choix que d’arrêter de recevoir des dons, car il n’arrivait pas faire le tri à mesure qu’il recevait des dons.

Une autre conséquence rapportée par les organismes est les coûts supplémentaires engendrés par ces dons irrécupérables. « Lorsque ce sont des meubles ou de gros articles, nous sommes obligés de payer pour les envoyer aux vidanges en plus de payer la main-d’œuvre », précise la coordonnatrice du Comité d’aide, Sylvie Fortin.

Sensibilisation

Les organismes veulent sensibiliser les citoyens sur l’état de leurs dons. « -Les gens doivent se demander si quelqu’un d’autre pourrait s’en servir », affirme Georgette Camberos de Alba, de la Ressourcerie.

« Les gens doivent se demander si c’est réutilisable », ajoute le président de la Source, Gilles Boutin. La Source demande maintenant que les gens appellent avant de venir porter des dons pour éviter ce problème.

Les cinq organismes consultés insistent toutefois pour remercier les personnes qui, au contraire, donnent des objets pratiquement neufs. « La majorité des gens sont éduqués », conclut Mme Bouffard.

Plusieurs se servent aussi de leurs réseaux sociaux pour sensibiliser la population à la problématique.