Des étudiants exposés et humiliés sur TikTok à la Polyvalente de Saint-Georges

ACTUALITÉ. Depuis quelques semaines, le phénomène J’expose a fait son arrivée dans plusieurs écoles du Québec. Du lot, un compte TikTok relié à la Polyvalente de Saint-Georges, dont nous ne publierons pas le nom pour ne pas leur donner de visibilité, a été créé anonymement. Le phénomène se propage dans d’autres écoles secondaires de la Beauce.

Cette nouvelle tendance consiste à afficher publiquement un élève visé avec une photo ou une capture d’écran de celui-ci. Les personnes sont, dans la majorité du temps, exposées de façon négative pour des fins d’intimidation ou de harcèlement avec des propos dénigrants, injurieux ou diffamatoires.

« Que ce soit J’expose ou tout autre geste répréhensible, la Sûreté du Québec (SQ) suggère aux gens d’aller dénoncer à leur service de police local. Les policiers pourront ensuite analyser la plainte et conseiller les gens à savoir s’il s’agit d’un acte criminel ou non », indique Nancy Fournier, porte-parole de la SQ.

À la Polyvalente de Saint-Georges, des utilisateurs de l’application peuvent même proposer l’exposition d’un étudiant ou d’un membre du personnel au créateur de contenus. Des publications comme « J’expose la pute de l’école », « J’expose le gars qui se pense fucking beau, mais qu’en vrai il est vraiment laid » et « J’expose la fille qui débarque à l’école, mais que personne n’aime » peuvent être vues.

« Les sanctions peuvent être variables, mais selon la gravité, la personne qui crée le contenu peut aller jusqu’en prison. C’est le juge qui va prendre la décision finale. Les gens qui écrivent des commentaires sous la publication peuvent aussi avoir des accusations au criminel selon la situation », précise la sergente -Fournier.

Protection des victimes

Au moment de l’appel du journal, le Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE) connaissait l’existence du phénomène sur TikTok, mais ne savait pas que celui-ci était présent dans ses écoles secondaires. Le CSSBE dénonce fermement et publiquement ce genre de cyberintimidation qu’il qualifie de méchant, de peu réfléchi et de dégradant. Un contact avec la SQ régionale a été réalisé afin de prendre connaissance du problème.

« Nous avons tous un rôle à jouer, que ce soit les intervenants scolaires, les élèves, les parents ou les organismes du milieu. Nous demandons à tout citoyen et aux témoins de tels actes de dénoncer ce genre d’intimidation directement à la SQ et à la direction de l’école concernée », affirme Isabelle Gilbert, directrice générale adjointe au -CSSBE.

Lors de la rentrée scolaire, une aide sera offerte aux victimes. Le CSSBE invite les étudiants à venir parler à un intervenant scolaire ou à la direction de l’école. L’organisme scolaire demande aussi aux parents des élèves de faire de la prévention concernant la cyberintimidation et de surveiller les actions de leurs enfants sur les réseaux sociaux.

Au cours des prochains mois, les écoles secondaires de la région continueront d’offrir, en collaboration avec les organismes du milieu, des activités de sensibilisation à la cyberintimidation et au développement d’une saine hygiène numérique. Les policiers seront également présents dans les écoles afin de faire de la prévention sur différents sujets, dont l’intimidation dans l’établissement scolaire et sur les réseaux sociaux.