Des repas partagés dans la bonté et la simplicité chez René Baillargeon
Enseignant à la retraite originaire de Saint-Anselme et actuellement résident de Saint-Prosper, l’octogénaire René Baillargeon accueille chez lui des gens ayant une déficience intellectuelle de façon hebdomadaire.
À lire également : «René Baillargeon reçoit la médaille de l’Assemblée nationale»
Que ce soit les mercredis midis ou encore les dimanches après la messe, le Prospérien d’adoption reçoit jusqu’à cinq personnes à manger dans son appartement à chaque semaine, le tout dans une ambiance familiale.
«Je poursuis cette tradition depuis 2012 avec mon ami et voisin Josaphat Larochelle. Il a commencé à s’impliquer à la suite du décès de sa femme et puisque je n’ai pas de permis de conduire, c’est lui qui s’occupe d’aller chercher tout le monde en voiture, de les amener à la maison, puis finalement de les reconduire vers leurs domiciles respectifs», explique-t-il.
En plus d’avoir la chance de partager ces moments les uns avec les autres, les convives ont aussi la possibilité de suggérer des idées de repas à leur hôte et même de choisir leurs gourmandises préférées lorsqu’ils se rendent à l’épicerie, tous ensemble.
«Certains aiment beaucoup la bologne, d’autres le porc. Nous cuisinons parfois des hot-dogs, selon les demandes, et nous préparons toujours de la salade de chou et du fromage en accompagnement. En guise de desserts, nous achetons souvent des galettes, de la tarte au sucre ou de la crème glacée», renchérit le principal intéressé.
L’entraide au rendez-vous
Lors du passage de L’Éclaireur Progrès chez M. Baillargeon le mercredi 24 juillet dernier, celui-ci se trouvait en compagnie de Roger Campeau, «son boute-en-train», soit un retraité âgé de 75 ans natif de Saint-Prosper, ainsi que du «timide du groupe», Denis Poulin, un Georgien âgé de 52 ans. Tous deux habitent présentement dans la même famille d’accueil.
«Huguette Brochu et Yvan Cloutier ont l’habitude de se joindre à nous, mais ils sont malheureusement absents aujourd’hui. J’ai d’ailleurs connu quelques-uns d’entre eux lorsque je faisais du bénévolat au sein de différents foyers, à Saint-Georges, il y a de ça une vingtaine d’années», se souvient-il.
Une fois le dîner terminé, chacun accomplit des tâches bien précises. M. Larochelle, par exemple, est le plongeur désigné. «De mon côté, j’aide à la vaisselle, je dégarnis la table, je range les choses dans les armoires et ensuite, je vais prendre l’air dehors», précise M. Poulin.
Profiter du moment présent
Ces rencontres, empreintes de simplicité, de bienveillance et de bonté, sont une façon pour René Baillargeon de donner au suivant et d’offrir à ses invités un «petit surplus» afin d’agrémenter leur quotidien.
«Mon défi est de permettre aux gens vivant avec une différence de sortir de leur isolement en organisant diverses activités», confie-t-il.
C’est pourquoi il propose non seulement à ces derniers de dîner chez lui, mais également de souligner leur anniversaire de façon spéciale et de les héberger de temps à autre pour des occasions telles que Pâques ou Noël.
«Après avoir passé une journée en leur présence, on n’a jamais le goût de se plaindre et on se rend vite compte que le bonheur est simple et qu’il se conjugue au présent. C’est la leçon qu’ils me donnent à chaque fois», conclut M. Baillargeon.