Des salaires et allocations en forte hausse 

Cinq mois après les élections municipales, le journal dévoile les salaires et allocations de dépenses des maires se trouvant sur son territoire pour 2022. En comparant aux données d’une enquête similaire effectuée il y a quatre ans, plusieurs élus profitent de hausses substantielles sur ces deux chapitres.

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Selon la Banque du Canada, l’Indice des prix à la consommation (IPC) a grimpé de 10,8 % entre 2018 et 2022. Vingt des 26 municipalités enquêtées affichent un IPC supérieur à ce pourcentage (voir tableau).

Beauceville arrive au premier rang avec une augmentation de 165,9 %, le montant accordé allant de 30 163 $ à 80 182 $. Dans ce cas précis, le maire François Veilleux est passé d’un poste temps partiel à temps plein. La mesure a été sanctionnée publiquement par le conseil municipal en 2019.

Ailleurs, c’est à Saint-Victor où l’on note le plus grand écart. De 2018 à 2022, la combinaison salaire-allocations du maire Jonathan V. Bolduc est passée de 17 100 $ à 34 423 $ (+ 101,3 %).

Saint-Benjamin (85 %), Saint-Robert-Bellarmin (60,2 %) et Courcelles (55,5 %) sont les autres municipalités dépassant la marge de 50 %. Inversement, les municipalités de Saint-Théophile (10,4 %), Saint-Éphrem (10,3 %), La Guadeloupe (8,2 %), Saint-Benoît-Labre (7,7 %), Saint-Zacharie (4,5 %) et Lac-Poulin (2 %) ont profité d’augmentations inférieures à l’IPC.

La combinaison du salaire et des allocations du maire de Saint-Georges, Claude Morin, a aussi franchi la barre symbolique de 100 000 $. Il occupe ce poste à temps plein depuis son élection en novembre 2013.

Effet de rattrapage

Éric Paquet, directeur général de la MRC Beauce-Sartigan, n’est aucunement choqué des données recueillies par notre journal. Il estime au contraire que les salaires et allocations des maires auraient nécessité des augmentations beaucoup plus tôt.

« On vit un effet de rattrapage. Pour tous les maires, il y a une grande différence entre les heures travaillées et payées. Avec le fédéral qui impose maintenant les allocations de dépenses, c’est normal que les salaires montent. C’est une façon d’attirer les jeunes qui composent déjà avec beaucoup de responsabilités dans leur travail », indique M. Paquet.

Celui-ci pense que de diviser les salaires et allocations par le nombre de résidents, pour déterminer ce que reçoit le maire, est un calcul injuste. « Chaque municipalité a ses propres réalités », dit Éric Paquet.

Infos publiques

Selon la Loi sur le traitement des élus municipaux, la rémunération des élus doit être fixée par un règlement du conseil municipal adopté par une majorité des deux tiers, incluant la voix du maire.

Le conseil détient l’entière responsabilité de la rémunération qu’il fixe pour ses membres. Cependant, la loi prévoit une obligation de reddition de comptes à l’endroit des citoyens.

Ces derniers peuvent consulter le rapport financier de la municipalité afin de connaître la rémunération et l’allocation de dépenses versées aux élus. Les informations doivent être publiées sur le site web de la municipalité ou celui de la municipalité régionale de comté (MRC).

Les lecteurs voulant en apprendre davantage sur la démocratie municipale peuvent visiter le site web du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.