Détresse psychologique dans le milieu de la santé
Les résultats d’un vaste sondage de l’Alliance du personnel professionnel et technique professionnelle et technique des soins de santé et services sociaux (APTS) démontrent que 60 % de ses membres au Québec présentent un niveau de détresse élevée et très élevée. Le 25 janvier, l’APTS a demandé au Centre intégré de santé et services sociaux de la Chaudière-Appalaches de réagir en mettant en place rapidement le Plan d’action en santé mentale 2015-2020.
L’étude a été réalisée auprès de 6980 répondants avec le soutien méthodologique de chercheurs membres du groupe de Recherches sur les interrelations personnelles, organisationnelles et sociales du travail de l’Université Laval. «Ces résultats confirment ce que nous avançons depuis plusieurs années : les réorganisations et les compressions qui se multiplient à une vitesse folle dans le réseau sont en train de venir à bout de nos membres. Les travailleurs sociaux, ergothérapeutes, technologistes médicaux, psychologues et physiothérapeutes, entre autres, sont soumis à une pression sans précédent», s’inquiète la personne répondante politique de l’APTS, Danielle Duguay.
Ce sondage indique aussi que 35 % ont indiqué avoir manqué plusieurs jours de travail au cours des 12 derniers mois pour des raisons d’ordre psychologique. «Nous tirons aujourd’hui la sonnette d’alarme. L’heure n’est plus aux constats mais à l’action», ajoute-t-elle.
Affectés par les réformes
Les professionnels et des techniciens se disent affectés négativement dans leur travail par la réorganisation du réseau de la santé et des services sociaux engendrée par le projet de loi 10. En plus de ne pas avoir d’impact, 65 % des membres disent qu’ils n’ont pas assez de temps pour faire leur travail. «Le personnel des laboratoires subit de plein fouet l’implantation du projet OPTILAB, qui vise à centraliser la majorité des analyses réalisées en laboratoire dans une poignée d’établissements. Les gens du secteur Beauce sont particulièrement affectés car l’Hôpital de Saint-Georges subira dès ce printemps le début des coupures de postes (équivalent 28 postes à temps complets) et certains devront être relocalisés au laboratoire serveur de Lévis», insiste Mme Duguay.
Volonté de l’établissement
Le président et directeur général du CISSS-CA, Daniel Paré, a souligné que son établissement est sensible à cette préoccupation et à la volonté de mettre de l’avant des mesures pour améliorer la situation chez son personnel. «Je ne questionne pas les données. Nous portons une attention particulière à nos employés. Nous avons été la première organisation à implanter le concept Entreprise en santé. Nous voulons avoir des employés en bonne santé», assure-t-il
Pour alléger la pression sur son personnel, M. Paré a souligné que l’organisation a entamé une campagne de recrutement agressive, d’abord chez les préposées bénéficiaires et les infirmières, pour diminuer la précarité d’emploi de ces personnes. «Nous avons une volonté de collaborer et d’aller encore plus loin», conclut M. Paré en promettant l’adoption imminente du plan d’action en santé mentale.