Une Georgienne se mobilise afin de promouvoir la culture autochtone dans les écoles du Québec

Âgée de 36 ans et native de Saint-Georges, Maude-Gabrielle De Champlain est la conceptrice du programme intitulé Éducation Kitchi Manitou, dont la mission première est de promouvoir la culture autochtone dans les écoles primaires et secondaires du Québec. Bientôt prête à lancer officiellement les grandes lignes de son projet partout en province, celle qui réside dorénavant sur la Rive-Sud de Montréal indique les principales raisons qui l’ont incitée à mettre sur pied une telle initiative.

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Détentrice d’un baccalauréat en enseignement primaire et d’une maîtrise en études internationales, la Georgienne d’origine a eu envie de mieux comprendre la nature des relations entre les pays du monde entier après avoir effectué un échange étudiant en France et un stage au Sénégal.

«Ayant toujours été particulièrement intéressée par l’éducation à l’international et par les différentes cultures, j’ai réalisé de nombreux travaux à propos de l’éducation en Afrique et des enfants soldats au Congo pendant mes études universitaires», explique la Beauceronne.

Poursuivant une carrière en enseignement depuis une dizaine d’années, celle qui a déjà parcouru une vingtaine de pays à travers l’Amérique latine, l’Europe et l’Afrique a principalement travaillé au sein d’écoles primaires au cours de la dernière décennie, ainsi qu’en francisation avec des nouveaux arrivants.

Les élèves de l’école primaire Simon-Pineshish-Ottawa à qui Maude-Gabrielle De Champlain a enseigné pendant deux ans.

Au cœur d’une réserve amérindienne

Parmi toutes les expériences qu’elle a pu vivre pendant ce temps, c’est son arrivée dans la communauté autochtone atikamekw de Manawan, située dans la région de Lanaudière, qui lui a donné le goût de fonder Éducation Kitchi Manitou.

«J’ai enseigné à l’école primaire Simon-Pineshish-Ottawa de septembre 2013 à juin 2015. J’ai ensuite fait de la suppléance à la Commission scolaire des Patriotes. Lorsque je parlais avec mes élèves allochtones de ce que j’avais vécu sur la réserve, plusieurs d’entre eux étaient impressionnés de constater que des peuples autochtones habitaient encore au Québec», précise-t-elle.

La présence des Premières Nations sur le territoire québécois était alors une réalité méconnue pour la plupart des petits qu’elle côtoyait au quotidien.

Lorsqu’elle s’est rendue compte que les jeunes à qui elle enseignait étaient persuadés que les Autochtones n’existaient plus aujourd’hui, elle s’est demandée ce qu’elle pourrait faire concrètement pour rapprocher les deux cultures.

Originaire de Saint-Georges, Maude-Gabrielle De Champlain habite sur la Rive-Sud de Montréal depuis maintenant trois ans.

Générer une société consciente de ses racines

Ayant elle-même des ancêtres provenant de la nation algonquine, Maude-Gabrielle De Champlain aimerait donc faire en sorte que les connaissances des élèves concernant l’histoire autochtone dépassent le contenu donné dans les établissements scolaires et soient enrichies par une expérience de vie.

«Ce qui existe en ce moment, ce sont uniquement quelques chapitres d’ouvrages accordés à la culture autochtone dans les cours d’univers social. C’est la raison pour laquelle je souhaite faire pression sur le gouvernement afin que mon projet soit officiellement reconnu par le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur», ajoute la principale intéressée.

Sa mission actuelle consiste à mettre en place une équipe composée notamment d’enseignants et d’animateurs issus des Premières Nations, qui permettrait non seulement aux élèves d’en apprendre plus sur les valeurs écologiques et environnementales des Autochtones, mais également sur leur savoir-faire et leurs traditions ancestrales.

La réserve amérindienne dans laquelle résident les membres de la communauté autochtone atikamekw de Manawan se situe dans la région de Lanaudière.

«Kitchi Manitou, qui signifie Grand Esprit en langue algonquine, représente l’énergie vitale qui anime les animaux, les plantes et les phénomènes de la nature. C’est une vision de la vie qui invite chaque personne à développer des relations harmonieuses avec elle-même, les autres êtres vivants et son environnement», conclut-elle.

Dans sa région natale et ailleurs

Le premier camp d’introduction à la culture autochtone organisé par la Beauceronne et ses collaborateurs aura d’ailleurs lieu à Val-David, dans les Laurentides, du 7 au 12 juillet 2019. Il sera destiné aux jeunes âgés de 7 à 12 ans.

Une tournée dans les écoles de la Beauce en compagnie de membres des Premières Nations ou de Métis sera aussi organisée en 2020.

Notons que ceux et celles qui voudraient en apprendre davantage sur le projet de Maude-Gabrielle De Champlain peuvent visiter le site Web www.educationcultureautochtone.com et la page Facebook mettant de l’avant son initiative, ainsi que l’événement Facebook dédié au camp d’été Plume de vie.