Éduquer son chien par le renforcement positif

ANIMAUX. Le renforcement positif est la meilleure approche pour éduquer un chien contrairement à la punition selon l’éducatrice canine, Marie-Ève Deshaies.

Elle cite l’éducateur canin et comportementaliste, Jean Lessard, pour en expliquer la raison : « La punition est souvent mal utilisée et a très souvent des effets néfastes sur notre relation avec le chien. Le renforcement positif lui, même mal utilisé, n’affecte en rien la confiance que l’animal peut avoir en nous », indique-t-elle.

Plus simplement, elle explique que l’approche de la punition va souvent causer la peur d’être puni chez le chien. « La peur est ce qui cause la majorité des comportements non désirés », ajoute-t-elle.

Autre distinction entre les deux approches, l’éducatrice insiste sur le fait que le renforcement positif enseigne au chien comment agir avant de lui demander de reproduire le comportement.

Ce n’est cependant pas toujours le cas avec l’approche de la punition. « Quand j’avais sept ans, mes parents avaient amené notre rottweiler dans une école de dressage et on lui avait demandé de s’asseoir sans lui enseigner d’abord. Comme il n’avait pas obéi, il avait été étranglé », se souvient-elle.

Mme Deshaies soutient que la méthode du renforcement positif est basée sur la science. « Le zoologiste américain David Mech a démontré que la dominance n’existait pas chez le chien », explique-t-elle. Celle-ci nomme également Dmitri Belyaev pour ses travaux sur la génétique canine.

Méthode d’application

Le premier conseil que préconise l’éducatrice est de bannir le mot non. « Cela peut paraître banal, mais c’est un mot que l’on utilise tout le temps quand on parle à son chien », mentionne-t-elle.

Mme Deshaies travaille plutôt sur l’environnement de l’animal et les conséquences. « Par exemple, si le chien saute sur nous, c’est qu’il veut de l’attention. En lui disant : « Non, ne saute pas », nous lui en donnons. Il vaut mieux lui tourner le dos. Le chien comprendra alors que c’est un comportement qui n’est pas désiré. Dans ce cas-ci, nous avons joué sur la conséquence », illustre-t-elle.

Il est également important de connaître la cause du comportement non voulu pour comprendre pourquoi il agit ainsi et remédier au problème.

Chiens « COVID »

Par ailleurs, Mme Deshaies s’attend à ce que le retour au travail en présentiel ait des conséquences sur les chiens domestiques, principalement les plus jeunes qui ont été adoptés durant le confinement.

« Certains chiens n’ont pas vu plein de choses qu’ils auraient dû voir quand ils avaient trois ou quatre mois. Ils peuvent développer une peur de ce qu’ils n’ont jamais vu », explique-t-elle en donnant en exemple un client dont le chien avait peur des oiseaux, car il n’en avait jamais vu.

Elle conseille aussi d’habituer les chiens à la solitude en vue de retour au travail en présentiel. « Interdisez-leur l’accès à la pièce dans laquelle vous travaillez avec une barrière. Votre compagnon à quatre pattes peut toujours vous voir, mais juste en faisant cela, on va voir s’il va avoir de la difficulté à rester seul », suggère-t-elle.

Une accréditation à venir

Mme Deshaies est originaire de la Gaspésie. À l’aube de la quarantaine, elle a décidé de compléter une formation pour devenir éducatrice canine. Elle fait actuellement des démarches pour obtenir son accréditation du Regroupement québécois des intervenants en éducation canine tout en suivant d’autres formations de perfectionnement.

De plus, l’éducatrice canine travaille sur l’ouverture d’une clinique à Saint-Georges. « J’ai déjà trouvé des partenaires, mais il me faut toujours un local », conclut-elle.