Elle se réveille du coma avec un foie de l’Alberta
NDLR:L’Éclaireur-Progrès a appris que Christine Duquette a été admise à l’hôpital suite à l’écriture et la publication de ces lignes. Nous n’avons pas de précisions sur son état de santé. Toutes nos pensées vont à la famille.
Un miracle médical a sauvé Christine Duquette, greffée du foie après avoir été foudroyée par une hépatite fulminante aigüe sévère.
Résidante de Saint-Côme-Linière, Christine Duquette ne pensait pas débuter l’aventure médicale d’une vie lorsqu’elle a consulté un médecin, début juillet. «Je me suis rendu compte que ça n’allait vraiment pas. Je me sentais gonflée et je remarquais plusieurs symptômes s’apparentant à la jaunisse», partage-t-elle.
Elle fait donc ses premiers tests médicaux le 6 juillet. «À ce moment-là, le docteur m’avait dit que c’était une jaunisse. Quand les résultats sont arrivés, on m’a rappelé pour me dire de ne pas rester seule à la maison, car je ne coagulais plus», explique Christine Duquette. Surprise, elle prépare ses valises et se rend à l’hôpital de Saint-Georges.
La situation se corse
«Après trois jours à l’hôpital, on m’a dit que ma place était à Québec», explique-t-elle. «Finalement, j’ai été transférée à Saint-Luc, près de Montréal, le 10 juillet.» Les médecins font une biopsie du foie le 15 juillet.
Le pire survient ensuite: elle entre en encéphalopathie hépatique, un désordre de l’activité mentale et de la fonction neuromusculaire pouvant mener à la mort dans le cas d’une insuffisance hépatique aiguë.
«Je m’intoxiquais moi-même. Mon foie a carrément lâché. C’est comme si mon corps avait décidé de l’attaquer et de le défaire. À partir de la biopsie, je ne me souviens de rien.»
La greffe s’impose
«Avant que je tombe dans le coma, les médecins soupçonnaient une hépatite médicamenteuse, mais ce n’étais pas le cas», explique-t-elle. Inconsciente lorsque les résultats sont arrivés, elle n’avait aucune idée qu’une greffe se tramait. Elle l’a constaté au réveil en voyant une imposante cicatrice sur son abdomen.
«Le lundi 20 juillet, je suis tombée dans le coma et le 24 juillet au matin, j’ai reçu mon nouveau foie. C’était une question d’heures», fait savoir Christine. Le foie a une durée de vie de 12 heures suite au décès du donneur et 11 heures étaient déjà passées lorsque la greffe a été faite. «Tout ce que je sais, c’est que le foie vient de Calgary et qu’ils l’ont escorté avec des véhicules d’urgence pour faire l’opération rapidement».
Hépatite fulminante aigüe sévère
«C’est une maladie auto-immune. Elle n’a pas été causée par l’hépatite A, B ou C ni une infection virale», explique Christine Duquette. «Cette maladie touche environ cinq personnes sur un million.»
La mère de famille de 35 ans souffrait jusque-là d’arthrite, un autre type de maladie auto-immune. Cela n’a toutefois pas eu d’impact sur sa contraction de l’hépatite fulminante.
Vivre avec la possibilité de rejet
Suite à cette importante opération, Christine est au repos pour plusieurs mois. Les probabilités de rejet diminuent exponentiellement avec le temps, mais son corps peut rejeter le nouvel organe n’importe quand.
«Ça peut arriver demain, dans six mois ou dans vingt ans», explique-t-elle. Christine Duquette ne s’en fait toutefois pas lorsqu’elle constate la deuxième chance qui s’offre à elle.
*Autre texte concernant l’importance de signer la carte de don d’organes : http://www.leclaireurprogres.ca/actualites/societe/2015/9/3/l_importance-de-signer-la-carte-de-don-dorganes.html