Emmanuelle Cloutier pratique la thanatologie avec noblesse et empathie

Emmanuelle Cloutier est thanatologue à la Maison Roy et Giguère à Saint-Georges. Cette profession possède son lot de mystères et provoque une certaine fascination chez plusieurs personnes.

Après avoir obtenu son diplôme en thanatologie du Collège de Rosemont, Emmanuelle Cloutier est revenue dans sa Beauce natale afin d’exercer son métier. Elle préférait travailler en région plutôt que dans les grands centres, car le thanatologue peut ainsi toucher à une multitude de domaines.

«On exerce la thanatopraxie (embaumement), mais il faut aussi connaître des aspects comme la gestion d’entreprise, la comptabilité, le fonctionnement du corps humain, la psychologie et le droit», mentionne-t-elle.

Quand survient un décès

Les thanatologues doivent se répartir les tâches lorsque se produit un décès. Malgré la tristesse d’un tel événement, plusieurs aspects légaux sont à considérer dans le processus.

«Il faut notamment obtenir un constat de décès avant d’aller chercher le corps, publier les avis de décès, contacter le presbytère pour les funérailles et régler les détails de l’exposition», dit Emmanuelle Cloutier.

Selon la loi, tout corps doit être embaumé au plus tard 18 heures après le décès pour protéger la santé publique.

Lors de la thanatopraxie, le thanatologue prépare le corps en le désinfectant avant de le laver et de le raser. Grâce à une pompe à injection, il envoie ensuite du formaldéhyde à travers l’artère carotide alors que le sang sort du corps par la veine jugulaire. Le sang recueilli est jeté dans le système municipal de traitement des eaux usées.

«Avec un hydro aspirateur inséré dans la cage thoracique, on enlève l’urine, les matières fécales et le contenu de l’estomac. Les organes internes sont préservés, sauf s’ils ont été retirés par un coroner dans le cadre d’une autopsie», mentionne Mme Cloutier.

Après avoir refermé les incisions, le thanatologue habille, maquille et coiffe le défunt. Précisons que le corps peut aussi être embaumé en cas d’incinération s’il est exposé avant la crémation. Sinon, le corps est simplement désinfecté et habillé. La crémation n’a toutefois lieu qu’après une rencontre du thanatologue avec la famille.

«Beaucoup de personnes choisissent d’être exposées même si elles sont incinérées. Les gens peuvent ramener avec eux les cendres du défunt, mais ils préfèrent faire leur deuil en voyant le corps une dernière fois», explique Emmanuelle Cloutier.

Perception de la mort

Emmanuelle Cloutier a déjà entendu des commentaires désagréables sur sa profession. Pour elle, il s’agit d’un métier noble où l’empathie est primordiale. Fait intéressant, sa perception de la mort n’a pas changé en travaillant comme thanatologue, mais plutôt depuis qu’elle est devenue mère.

«En étant une maman, on a une ou des vies qui dépendent de nous. J’avoue que c’est toujours plus dur de faire la thanatopraxie sur un enfant, mais on a un travail à faire. Le plus difficile est de rencontrer la famille d’un enfant décédé pour préparer ses funérailles», croit Mme Cloutier.

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