Envisager l’avenir malgré la pandémie selon la PDG d’Hydro-Québec Sophie Brochu
La présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, a offert une conférence virtuelle sur les perspectives d’avenir en ces temps de pandémie lors d’un événement organisé conjointement par le Conseil économique de Beauce, le CLD Robert-Cliche et Développement économique Nouvelle-Beauce le 17 février.
Dans un premier temps, Mme Brochu a discuté de la façon dont Hydro-Québec a travaillé durant la pandémie de COVID-19. « Nous avons travaillé dans un souci de bienveillance et de proaction. D’abord envers nos employés, mais aussi envers nos clients », a-t-elle mentionné.
Ces deux qualificatifs ont pris la forme de matériel pour le télétravail et l’offre d’aide en santé mentale pour les travailleurs. Quant aux clients, Hydro-Québec a dans un premier temps accepté de repousser les paiements des personnes qui les appelaient en raison de difficultés de paiement.
Puis, elle a communiqué avec les clients en retard de paiement pour leur proposer un arrangement. En tout, les retards de paiement ont représenté 90 M$.
« Ce qui est ressorti de la pandémie, c’est qu’il faut avoir un plan de résilience. Toutes les entreprises ont des plans de crises, que ce soit pour une crise économique ou une cyberattaque, mais une pandémie n’est pas une crise. Une crise a un début et une fin alors que nous ne savons pas quand elle se terminera ou s’il y aura une troisième vague », a-t-elle indiqué.
Mme Brochu a ainsi listé certaines suggestions pour être mieux préparée dans l’éventualité d’une nouvelle pandémie, soit le raccourcissement des chaînes d’approvisionnement, de savoir où sont fabriqués les produits même s’ils sont vendus par une entreprise québécoise et d’avoir plus d’économies de côté.
Innover en équipe
La conférencière a ensuite traité du Plan pour une économie verte du gouvernement du Québec. « C’est un plan économique ambitieux avec un objectif écologique. Tant qu’à investir, aussi bien le faire de façon à prévenir les changements climatiques », a-t-elle mentionné.
Puisque l’électricité du Québec provient d’une source renouvelable et produit moins de gaz à effet de serre que l’électricité produite par des énergies fossiles, Hydro-Québec aura un rôle à jouer. « Oui nous sommes un gros joueur, mais nous ne sommes pas seuls. Hydro-Québec n’est pas un leader. Nous sommes là pour aider les leaders à mener le Québec », a-t-elle affirmé.
Mme Brochu a notamment révélé que la société d’État souhaite organiser un sommet de l’innovation. « Le but est de réunir les personnes qui ont des idées en matière d’innovation énergétique et leur permettre de travailler ensemble pour y arriver. Si vous avez des idées, contactez-nous. Nous voulons aider », a-t-elle insisté.
Pour la conférencière, l’efficacité énergétique demeure l’un des secteurs les plus importants, puisqu’une meilleure efficacité permet de consommer moins d’électricité et donc, d’économiser de l’argent et d’aider l’environnement.
« Les mesures d’Hydro-Québec pour une meilleure efficacité énergétique mises en place de 2003 à 2020 ont permis d’économiser 10 térawattheures. C’est l’équivalent du contrat que nous avons signé avec le Massachusetts », a-t-elle illustré.
Hydrogène « vert »
Mme Brochu a complété sa conférence d’une heure en indiquant que la société d’État dispose d’un centre de recherches disposant d’un budget avoisinant les 100 M$ par année.
Celui-ci se penche présentement sur l’hydrogène « vert ». « Certains procédés pour produire de l’électricité nécessitent une flamme. Notre but est d’utiliser de l’hydrogène pour produire cette flamme au lieu du pétrole par exemple. Cependant, c’est très dispendieux actuellement. Nous faisons des recherches pour en réduire les coûts », a-t-elle détaillé, précisant que l’hydrogène serait produit avec l’électricité.