Faire sa place dans un monde traditionnellement masculin

PORTRAIT. Véronique Lévesque a découvert la chasse à l’âge de 19 ans avec son conjoint de l’époque. Depuis, elle s’est fait un nom dans le domaine, tant à la télévision, dans les revues spécialisées et dans le monde des affaires avec son entreprise Buck Hunter.

« Quand j’avais 19 ans, mon conjoint de l’époque avait déjà une compagnie de chasse. J’ai été chassée une première fois avec lui et je suis tombé en amour avec ce sport », lance Mme Lévesque dans les bureaux de son entreprise à Saint-Victor.

À l’époque, on ne voyait pas de femmes dans ce domaine. « J’ai commencé à faire des salons dédiés à la chasse, puis j’ai fait des émissions à RDS avec Jean Pagé, qui est aujourd’hui décédé, et j’ai écrit dans plusieurs revues », énumère-t-elle.

Au cours de ces différents projets, elle n’a cependant pas senti de difficulté supplémentaire venant du fait qu’elle était une femme dans un milieu à forte majorité masculine. « Cela n’a pas été difficile de faire ma place, car nous faisions des vidéos. Les gens voyaient mes chasses, ils voyaient qu’une fille aussi pouvait aller à la chasse. Cela a amené une nouvelle facette au monde de la chasse », raconte la Beauceronne.

Elle estime également avoir contribué à rendre la chasse plus populaire auprès des femmes. « Ce n’est plus rare de voir des groupes de femmes à la chasse. […] C’est gratifiant de se dire que j’ai aidé à ce que la femme soit vue dans le domaine », confie Mme Lévesque, qui a notamment été guide de chasse à l’orignal, en plus d’avoir participé à la création du cours de chasse au dindon.

Sortir des sentiers battus

En 2012, elle a repris l’entreprise le Chasseur du Buck Hunter, qui était alors en faillite, et en a fait un manufacturier plutôt qu’un distributeur.

L’année dernière a marqué le dixième anniversaire de son achat. Au cours de la décennie, la compagnie est devenue une manufacturière. Ses produits se retrouvent dans tout l’est du Canada. « Plus des trois quarts de nos produits sont uniques et conçus ici même », souligne-t-elle fièrement.

Transmettre sa passion

Aujourd’hui, Mme Lévesque partage sa passion avec ses enfants de 10 et 14 ans et encourage les chasseurs à faire de même. « Emmenez-les non seulement à la chasse, mais aussi à la préparation des sites, à marcher en forêt et faire de l’observation », conseille-t-elle.

Sa fille, âgée de 14 ans, en était à sa deuxième saison de chasse. « Elle a réussi tous ses gibiers, mais elle a surtout compris le respect que l’on doit à l’animal. Cet automne, son buck ne s’est jamais bien placé et elle n’a pas tiré. C’est le plus grand respect qu’elle pouvait montrer à l’animal », conclut Véronique Lévesque.