Faut-il repenser le financement du transport collectif?

TRANSPORT. « Le programme du gouvernement du Québec qui finance les transports collectifs, ne fonctionne plus, notamment en région, où les distances à parcourir sont beaucoup plus grandes » affirmait l’organisation Accès Transports Viables, dans un communiqué publié suite à la fermeture de la ligne de transport entre Saint-Georges et Québec.

Dans ce même communiqué, Accès Transports Viables et Trajectoire Québec pressent le gouvernement de redresser la barre quant au financement du transport en commun. « La demande que nous faisons au gouvernement, c’est que les montants investis permettent au Québec d’augmenter l’offre de services, que l’on soit en région ou en milieu urbain », explique Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole de l’organisme. 

Les organismes s’inquiétait également d’entendre parler le député de la région d’un enjeu relatif au manque d’achalandage lié à la fermeture de la ligne de transport, notant qu’une telle manière de voir les choses pénalise les régions, où la densité de population est moins forte et les distances sont plus grandes. « C’est un cercle vicieux. Selon ce que montre la littérature scientifique en transports, il faut d’abord offrir un service pour que les gens aient le goût de l’utiliser », note Mme Pineau-Lemieux, « Il y a de plus en plus de gens qui n’ont plus de permis de conduire pour toutes sortes de raisons. Ça isole les gens de manière grave de ne plus avoir de services de transport collectif sur un territoire. C’est cette notion de le considérer comme essentiel, comme un investissement, qui va faire en sorte que les gens vont vouloir s’y tourner », ajoute la porte-parole d’Accès Transports Viables.

« Il y a une conséquence en termes de vitalité pour les régions », dit-elle de la cessation du transport entre Saint-Georges et Québec, « Comment peut-on espérer rendre nos régions vivantes et intéressantes si l’on n’est pas capable d’y offrir ce genre de services pour que les gens puissent se déplacer sur le territoire? »

Comme piste de solution, la porte-parole d’Accès Transports Viables cite le service offert par la régie intermunicipale de transport Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (RÉGÎM), qui couvre cinq MRC et la municipalité des Îles-de-la-Madeleine. « Ça permet de faire des économies d’échelle, parce que l’on a mutualisé à la fois des services d’autobus, mais aussi du personnel en gestion », indique Mme Pineau-Lemieux « Cela sous-entend que le gouvernement finance non seulement les services, mais aussi la concertation », mentionne-t-elle.

« Il y a neuf MRC en Chaudière-Appalaches. C’est un gros territoire sur lequel il y a beaucoup de services différents. Ça peut être difficile pour les citoyens et citoyennes de s’y retrouver. Il faut penser les montants, la prévisibilité, mais aussi la concertation entre les acteurs pour offrir un service cohérent avec les besoins de la population sur le territoire », conclut la porte-parole d’Accès Transports Viables.