Hausse du prix de l’essence : contrecoups importants sur les entreprises

Le prix de l’essence atteint des sommets inégalés depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette hausse attaque notre budget personnel et celui des entreprises où les frais en carburant occupent une place importante dans la colonne des dépenses.

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Les compagnies de déneigement fixent les prix de leurs contrats à l’automne. Selon les fluctuations du diesel et la météo, elles concluent leur saison avec des profits ou pertes. Le prix du service est ajusté en conséquence l’hiver suivant.

« C’est sûr qu’on terminera la saison avec une baisse de profits. On n’aura pas le choix de se reprendre l’hiver prochain en haussant nos prix. Ce sera aussi le cas cet été avec nos services en tonte de gazon », explique Christian Drouin, copropriétaire de Marimoc inc.

Si vous souhaitez déménager dans les prochaines semaines, attendez-vous à une facturée plus salée. Déménagement Populaire a augmenté de 60 % son tarif kilométrique. Le constat est semblable chez d’autres compagnies.

« Nous gardons notre ancien tarif pour ceux qui avaient déjà une réservation. On ne s’attend pas à ce que le téléphone sonne moins. Des gens auront toujours besoin de nos services », affirme Sonia Sévigny, propriétaire de Déménagement Populaire.

Dans l’industrie du taxi, la Commission des transports du Québec gère les responsabilités en matière de tarification. Les compagnies n’ont pas l’autorisation d’augmenter leurs prix selon l’humeur du marché pétrolier.

« Des audiences sont prévues à la fin mars. On fait payer au client le même tarif depuis plusieurs années. Il faudrait que ça grimpe d’au moins 20 % », indique Denis Létourneau, chauffeur chez Taxi du Pont et Taxibus.

Nous constatons également les effets de cette augmentation sur notre facture d’épicerie. Les entreprises de camionnage font aussi face à cette problématique. Cependant, aucune compagnie en alimentation et transport lourd n’a voulu répondre à nos questions.

Secteur public

Au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE), Joannie Demers, conseillère en communication, confirme que les augmentations des prix de l’essence n’auront aucun impact sur le taux de taxation scolaire et le transport scolaire.

« Les ententes de transport sont fixées entre le gouvernement et les compagnies d’autobus. Il y aura des compensations financières, elles seront reversées aux entreprises par le gouvernement », précise Mme Demers.

À la Ville de Saint-Georges, les dépenses prévues en essence ordinaire et diesel sont incluses dans le budget annuel en décembre. Le montant réel dépensé pour les véhicules et équipements municipaux est officialisé à la présentation des états financiers 16 mois plus tard.

« En 2021, les dépenses totalisent 280 300 $. Pour cette année, on prévoyait un montant de 358 600 $. Après deux mois, on avait dépensé 85 203 $. Même si le carburant représente 0,5 % du budget global, il faudra refaire nos calculs au prochain budget », dit Karine Veilleux, directrice du Service des finances.

Taxe provinciale

Premier ministre du Québec, François Legault a annoncé le 8 mars que son gouvernement ne retirera pas la taxe provinciale sur l’essence pour donner de l’oxygène aux consommateurs.

En contrepartie, des mesures visant à contrer l’inflation seront annoncées le 22 mars au dépôt du budget annuel.

La même journée, Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, invitait le gouvernement à suspendre cette taxe qui permettrait une économie de 20 cents le litre aux utilisateurs de carburant. Il citait en exemple une mesure similaire adoptée par l’Alberta.