Il faut défendre la mise en marché collective en agriculture
En un demi-siècle, la mise en marché collective a permis de transformer une agriculture de subsistance en véritable moteur économique pour le Québec. C’est un outil indispensable, estime le président de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, Paul Doyon.
À l’occasion d’un point de presse qui se tenait à la Ferme Davico de Saint-Joseph le 16 août dernier, des représentants du secteur agricole de la MRC Robert-Cliche ont tour à tour exprimé l’importance de ce que l’on peut qualifier de commerce équitable.
Véronique Cyr, agricultrice de Saint-Jules, fait remarquer que plus de 76 % des denrées alimentaires produites et vendues au Québec sont le fait d’une mise en marché collective. «C’est une force qui permet à tous les producteurs, qu’ils soient de la Beauce ou de la Gaspésie, de payer le même prix pour le transport du lait, entre autres. À cela s’ajoute la possibilité de favoriser la recherche et le développement, ce qui ne serait pas possible individuellement.»
Le président de l’UPA renchérit en disant qu’avec la mise en marché collective, on peut maintenir des fermes à dimension familiale contrairement au modèle américain où les fermes sont énormes. En outre, elle permet aux producteurs de se doter d’outils comme la gestion de l’offre. Celle-ci créé une stabilité tant pour le producteur que pour l’industrie et le consommateur.
Dans la production laitière, tout n’est pas rose depuis quelque temps, ajoute M. Doyon. «Le gouvernement fédéral souhaite conserver de bonnes relations commerciales avec les États-Unis, alors il laisse entrer des concentrés de protéines qui contournent la gestion de l’offre, déstabilisent tout le secteur et mettent en péril nos fermes laitières.»
Les gouvernements doivent agir
À cet égard, David Poulin, copropriétaire de la Ferme Davico, précise qu’un investissement massif pour la construction d’une étable moderne en 2014 a eu un effet bénéfique sur la production du lait. Or, le prix payé aux agriculteurs ne cesse de baisser. «Ça ne peut pas durer, il va falloir que ça se résorbe.»
M. Poulin ajoute qu’en matière de gestion de l’offre, le député Maxime Bernier, candidat à la course à la direction du Parti conservateur du Canada, semble oublier que l’agriculture est l’activité économique la plus importante de sa région.
Pour sa part, le président de l’UPA signale qu’au Québec, il faut une écoute. Pour l’heure, dit-il : «Le ministre Pierre Paradis veut scrapper ce qui va bien et ne pas améliorer ce qui va mal. S’il n’y a pas de redressements dans les deux prochaines années, le Québec agricole aura pris un grand retard.»