«J’ai vécu l’enfer» -Jean-Paul Bernard

Le 12 janvier dernier, Jean-Paul Bernard de Beauceville, dit «le bon samaritain», a été brûlé au troisième degré à 50 % de son corps lors d’un incendie à son domicile.

Vêtu d’un short et accroupi pour allumer son poêle, M. Bernard a été entouré d’une immense boule de feu. Celle-ci s’est produite en raison des vapeurs d’une guenille imbibée de solvant que ce dernier avait jeté dans le poêle. Par miracle, son visage a été épargné, mais son corps et ses membres du côté droit ont été sévèrement atteints. Sur l’adrénaline, il est sorti pour se rouler sur le sol gelé de son terrain afin d’éteindre le feu sur lui. Sa conjointe l’a aussi aidé avec l’aide de coussins. L’ex-pompier est retourné à l’intérieur avec un boyau d’arrosage pour empêcher que sa demeure parte en fumée.

«Je sentais mon dos brûler, mais je ne voyais pas la gravité de mes blessures. Puis, j’ai vu de la peau qui coulait et tombait par terre. Ça venait de mon bras… Depuis quelques semaines, je revois des flashs de l’événement, ça me réveille et je dors à peine trois ou quatre heures», témoigne M. Bernard qui se rappelle aussi que de la fumée noire émanait de son corps lorsque sa conjointe l’accompagnait vers l’hôpital.

Un réveil brutal

Plongé dans le coma en raison de la douleur, son réveil à l’hôpital à Québec a été traumatisant. Intubé de partout, vêtu de blanc avec le personnel autour de lui, il n’arrivait pas à comprendre ce qui lui était arrivé. Lors de sa convalescence, le médecin lui a affirmé qu’il allait s’en sortir. Les greffes de peau de son côté gauche ont permis d’éviter l’amputation de ses membres droits. «J’ai vécu l’enfer et je ne souhaite pas cela à mon pire ennemi», mentionne ce dernier.

De retour dans son domicile

Six mois après cet incident, les cicatrices sont toujours aussi vives au point qu’il ne peut plus exercer son métier de bûcheron, du moins à court terme. Il a même réintégré son domicile dévasté par l’incendie et sans électricité. Sa maison empeste la suie au point où sa conjointe ne vit plus avec lui.

Aujourd’hui, il est désormais sans revenu pour réparer sa demeure. Il n’avait pas assuré sa propriété avant la tragédie en raison d’une prime qu’il jugeait trop élevée. Pis encore, il a épuisé ses ressources pour se procurer de quoi vivre et manger. Quelques proches et le Comité d’aide de Beauceville lui ont apporté un soutien, mais c’est bien insuffisant. M. Bernard a fait une demande à l’aide sociale pour soutirer un revenu afin de se nourrir.

Pour le moment, il ne veut pas se départir de la terre ancestrale des Bernard qui appartient à sa famille depuis sept générations. De plus, il ne veut pas se débarrasser de ses trois lamas puisqu’il les considère comme sa famille. Le «bon samaritain» espère qu’on lui vienne en aide pour nettoyer sa demeure et l’aider à réparer son domicile dont les dommages s’élèvent à plus de 50 000 $.

Le bon samaritain de Julie Bureau

Jean-Paul Bernard est décrit comme étant le «bon samaritain», pour avoir accueilli Julie Bureau chez lui en 2001 alors qu’elle était une adolescente en fugue. En 2010, il a été condamné à 10 mois de prison pour extorsion.