La Beauce comme région administrative?

Le maire de Saint-Georges, Claude Morin, estime que la Beauce devrait être une région administrative puisqu’elle n’a pas beaucoup en commun avec ses voisins avec lesquels ils forment la Chaudière-Appalaches.

Le politicien a émis son souhait lors de la dernière séance municipale du conseil des maires de la MRC Beauce-Sartigan le 18 janvier dernier. «Lors d’une prochaine rencontre avec le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Martin Coiteux, je compte lui demander une révision territoriale de la Chaudière-Appalaches dans le but de créer une nouvelle région administrative appelée la Beauce», a signifié M. Morin.

Selon le maire de Saint-Georges, si la Beauce était une région administrative, ce serait plus facile de faire valoir les intérêts du territoire alors qu’il discutait du futur Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR) du gouvernement du Québec.

Fort sentiment d’appartenance à la Beauce

Certains partagent aussi l’avis du maire Morin que les gens du territoire n’éprouvent aucun sentiment d’appartenance à la Chaudière-Appalaches. «Quand je vais à l’extérieur de la région, je n’ai jamais répondu que je provenais de la Chaudière-Appalaches, mais plutôt de la Beauce. Les régions administratives sont une création du gouvernement», spécifie Éric Paquet, directeur de la MRC Beauce-Sartigan.
Le maire de Saint-Georges croit que peu de ses homologues s’opposeraient à la création de la Beauce comme région administrative. 

Des réserves

Le maire de Saint-Elzéar et préfet de la Nouvelle-Beauce, Richard Lehoux, a émis certaines réserves concernant l’idée.
Il craint que cela pourrait miner les efforts des prédécesseurs qui ont réussi à décentraliser les décisions et les directions régionales des ministères sur l’ensemble du territoire de la Chaudière-Appalaches.

«Il ne faudrait pas revenir à l’époque des années ’80 alors que l’ensemble des décisions se prenaient l’autre côté du fleuve», estime M. Lehoux, qui est aussi le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM). 

Ce dernier ajoute que le synchronisme d’une telle demande n’est pas à point alors que le projet de loi 122 sur la gouvernance de proximité des municipalités n’a toujours pas été adopté par l’État québécois.

Le statu quo est, d’après M. Lehoux, le meilleur scénario pour le moment. «Cela n’empêche pas les MRC de la Beauce de travailler davantage ensemble sur d’autres décisions. Plus tard, on verra pour la région administrative», a notamment partagé ce dernier.

Un ancien élu n’y croit pas

Bien que l’idée de Claude Morin, lui semble bien, Pierre-Maurice Vachon, qui a été pendant 16 ans le maire de Sainte-Marie en plus d’être préfet de la MRC Nouvelle-Beauce, croit que le gouvernement n’accorderait pas ce privilège à la Beauce de peur de créer un précédent. «J’ai beaucoup de respect pour M. Morin, mais je n’y crois pas», dit M. Vachon.