«La Beauce est extraordinaire avec ses gens travaillants»

Musulman originaire du Maroc, Lhassan Hachimi s’est établi à Saint-Georges en 1986. Il y a trouvé une terre hospitalière au sein d’un pays qu’il admirait depuis son adolescence.

Né à Errachidia, Lhassan Hachimi a fait ses études supérieures à Fès en Sciences économiques. Voyageur dans l’âme, il aimait se rendre à Rabat, capitale du Maroc, où l’on retrouve plusieurs ambassades.

«J’ai été fasciné par celle du Canada avec son petit jardin. J’avais l’habitude d’y aller souvent pour prendre un café et lire les journaux Le Soleil et Le Devoir. C’était un lieu ouvert où on me demandait avec politesse ce qu’on pouvait faire pour moi», se rappelle M. Hachimi.

Charmé par cet accueil, il décide d’aller visiter le Canada à l’automne 1977. Alors au début de la vingtaine, Lhassan Hachimi choisit de s’installer à Québec sur la rue Myrand.

«En assistant à des cours à l’Université Laval, je me suis dit que je voulais étudier ici. J’ai fait changer mon visa pour compléter un baccalauréat en administration des affaires», précise-t-il.

En 1982, Lhassan Hachimi retourne au Maroc en espérant mettre ses nouvelles connaissances à l’avant-plan pour aider au développement de son pays natal. «Je n’ai pas réussi à trouver un emploi parce qu’on ne reconnaissait pas ma formation», se désole celui-ci.

Vers l’enseignement

De retour au Québec, il suit des cours de maîtrise en administration à l’Université de Sherbrooke. C’est dans cette ville qu’il rencontre sa blonde, une Beauceronne l’ayant convaincu de s’installer à Saint-Georges.

Lhassan Hachimi a travaillé comme commis-comptable et enseignant à la TELUQ, ainsi que formateur informatique pour Sig Beauce. En 1990, il s’est joint au Cégep Beauce-Appalaches comme enseignant à temps partiel. Depuis 1995, Lhassan Hachimi est enseignant à temps plein pour les cours en Techniques de comptabilité et de gestion.

«La Beauce est extraordinaire avec ses gens travaillants qui ne comptent pas leurs heures. C’est une valeur semblable à ma région d’origine où le travail est valorisé, même si l’on vivait dans un climat désertique», mentionne-t-il.

Curiosité et tolérance

Malgré son statut d’immigrant musulman, Lhassan Hachimi ne s’est jamais senti mis de côté. Il voit de la curiosité à son endroit et non pas du racisme.

«Je constate aussi que la jeunesse d’aujourd’hui est plus ouverte sur le monde. Internet y est pour beaucoup dans le développement des communications», pense M. Hachimi.

S’opposant au port du voile intégral chez les femmes musulmanes, Lhassan Hachimi n’est pas tendre envers les islamistes terroristes ayant fait de multiples victimes.

«Ils ont kidnappé l’islam et gâché la paix et la gentillesse que nous avons bâties. La religion doit être évolutive. Ma religion, je la pratique chez moi. C’est personnel et je ne l’impose pas à personne», conclut-il.

Autre texte sur le sujet :

http://www.leclaireurprogres.ca/actualites/societe/2016/11/30/hicham-et-zakia-revaient-de-vivre-en-famille-au-canada.html