La maltraitance des aînés n’aura jamais sa place
Alors que nous faisons face à un vieillissement important de la population, les gens doivent être sensibilisés davantage à la maltraitance des aînés.
C’est ce que croit Ninon Bourque, responsable du programme milieu de vie et loisirs au CISSS de Chaudière-Appalaches.
Elle a prononcé une conférence sur le sujet le 14 mars au centre culturel Marie-Fitzbach à Saint-Georges. L’événement était présenté par le comité de résidents du CHSLD Richard-Busque.
«Je suis touchée par la fragilité et la force tranquille des aînés. Ils possèdent une capacité de résilience tout en étant vulnérables. La maltraitance est plus proche qu’on pense et ça peut prendre du temps avant de voir les conséquences», dit Mme Bourque.
Catégories
Si la maltraitance existe sous forme de violence ou de négligence, elle peut également être intentionnelle ou non. Selon Ninon Bourque, tous les cas sont regroupés dans sept catégories pouvant s’entrecroiser selon la situation.
Les aînés pourraient ainsi être assujettis à des maltraitances physiques, psychologiques, sexuelles, matérielles et financières ainsi qu’organisationnelles, sans oublier la violation des droits et l’âgisme (discrimination en raison de l’âge).
«Il faut rester sensible aux indices pouvant indiquer un cas de maltraitance. Par exemple, la personne n’osera pas parler ou démontrera de l’agressivité. C’est une responsabilité partagée. Il ne faut pas juste regarder, mais questionner et dénoncer», rappelle Ninon Bourque.
Elle ajoute que les histoires de maltraitance surviennent dans les CHSLD, mais aussi au sein des résidences privées et même lorsque l’aîné réside toujours dans son domicile.
De plus, celles-ci ne sont pas toujours commises par des étrangers ou employés. «Au niveau matériel et financier, dans 80 % des cas, la maltraitance est commise par un membre de la famille ou un proche», dit Mme Bourque.
Ressources
Depuis le 30 mai 2017, une loi provinciale aide à contrer la maltraitance envers les aînés et toute personne en situation de vulnérabilité. Différentes initiatives régionales ont aussi été mises en place.
Un autre règlement permet aux proches d’installer des caméras en CHSLD. «Avant de faire cela, on doit toutefois prendre en considération le respect de la vie privée du résident et la préservation de la réputation du personnel», précise Ninon Bourque.
Vous pouvez signaler tout cas de maltraitance en contactant les commissaires aux plaintes du CISSS de Chaudière-Appalaches au 1-877-986-3587 ou à commissaire@cisss-ca@ssss.gouv.qc.ca. Il est également possible de joindre la ligne Aide Abus Aînés au 1-888-489-ABUS (2287).