La religion a contribué au développement de la Beauce

Le plus récent Café historique a permis de se remémorer du grand rôle des congrégations religieuses à l’essor de l’éducation et de la santé en Beauce. Animée par Pier Dutil, l’activité a eu lieu devant une salle comble à la chapelle du centre culturel Marie-Fitzbach le 13 novembre dernier.

Avec un panel de religieux ayant une moyenne d’âge de 79 ans, les participants ont pu entendre de savoureuses anecdotes et histoires du début du 20e siècle. En tout premier lieu, la supérieure générale des Soeurs Augustines, Lise Tanguay a parlé l’implication de la dizaine de religieuses ayant participé à la fondation de l’Hôtel-Dieu Notre-Dame de la Beauce qui est aujourd’hui l’hôpital de Saint-Georges.

Dès 1950, cette congrégation a donc eu la mission de dispenser des soins à la population avec trop souvent bien peu de moyens. Avant l’arrivée de l’assurance-hospitalisation dans les années 1960, les religieuses n’étaient pas rémunérées. La nourriture provenait de leurs fermes ce qui permettait aussi de nourrir les malades. «Elles ont vécu des années pénibles et tout allait aux malades», raconte Sr Parent qui a œuvré de 1961 à 1964 à Saint-Georges.

Déjà, à l’ouverture de l’établissement, on comptait 120 lits dont 40 en pouponnières. À l’époque du baby-boom, il manquait d’espace. Des poupons étaient même placés dans des tiroirs de commodes. «Ils étaient bien soignés quand même, précise Sr Parent. À cette période, nous pouvions avoir de cinq à six accouchements par soir. »

Les Augustines ont également contribué à la formation de plusieurs infirmières avant la création du Cégep. Cette congrégation a cédé les droits mobiliers et immobiliers sur l’hôpital en 1974. Les dernières sœurs ont quitté le monastère en 1995.

Les débuts de la Beauce

Les trois autres invités ont parlé de leur grande implication dans l’éducation de Beaucerons avant que le gouvernement soit intervenu dans le milieu de scolaire après la Révolution tranquille. Béatrice Parent originaire de Saint-Honoré, a fait état que les Sœurs de la Charité se sont implantées en Beauce en 1903 à Saint-Gédéon. À cette période, il y avait huit familles à Saint-Gédéon, une petite école, un presbytère et aucune église. Les premières sœurs ont résidé à l’hôtel soit sept ans avant l’ouverture de leur couvent en 1910.

À Saint-Georges, les Sœurs de la Charité y sont installées seulement depuis 1961 et 28 religieuses y vivent toujours. Comme les autres congrégations, la relève est difficile, le mouvement disparaîtrait d’ici 2044 selon les calculs actuariels. La moyenne d’âge des religieuses est de 79 ans. Sr Parent complète en ce moment un livre d’histoire sur la congrégation.

Le Georgien, Gaston Paquet des Frères de la Charité a longuement parlé de l’implication de son organisation qui a notamment dirigé le collège de Saint-Georges dès 1925 et de la chorale à l’église. Sr Denise Rodrigue des Soeurs du Bon-Pasteur était émue de se retrouver en la chapelle, le lieu même où elle a intégré cette congrégation en 1949. Elle a parlé des 130 années de présence à Saint-Georges.