La résilience avec le Dr Sylvain Guimond

SANTÉ. Le docteur en psychologie du sport, Sylvain Guimond, a offert une conférence gratuite sur la résilience le 25 octobre au Georgesville à Saint-Georges. Celle-ci était organisée par la Chambre de commerce de Saint-Georges et le Réseau d’éclaireurs du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches.

Pendant deux heures, M. Guimond a traité de l’importance de la résilience dans une optique de prévention du suicide. « La résilience, c’est de passé au travers une épreuve et de continuer à avancer », a-t-il défini.

Le conférencier a notamment expliqué que la vie est menée par le temps. Avec humour, il a comparé la situation avec le papier de toilette. « Quand nous sommes jeunes, nous avons beaucoup de temps comme lorsque le rouleau de papier est neuf. Nous ne nous en soucions pas. Mais plus la vie avance et moins nous avons de temps », a-t-il lancé.

Il a repris plus sérieusement : « Nous faisons ce qui est urgent, pas nécessairement ce qui est important ou essentiel à notre vie. C’est important de se demander ce qui important pour nous. Si nous ne nous amusons pas pendant que nous réalisons nos rêves, cela n’en vaut pas la peine », a-t-il détaillé.

M. Guimond a ajouté qu’à la fin de sa vie, ce que l’on retiendra, ce sont les émotions fortes, autant positives que négatives, mais il ne faut pas garder ce qui ne nous appartient pas, que ce soit la perception des autres à notre égard ou autres.

Le conférencier a aussi abordé le sujet du deuil. Pour lui, il n’y a pas d’acceptation dans le processus de deuil, mais plutôt de la résilience. Il a donné en exemple ce qu’il a vécu le 11 septembre 2001. M. Guimond devait se trouver dans un hôtel de l’une des deux tours du World Trade Center pour faire passer des tests aux joueurs invités au camp d’entraînement des Rangers de New York. Un changement de dernière minute a fait en sorte que les tests ont eu lieu au Madison Square Garden plutôt qu’à l’hôtel. Il a cependant perdu trois amis dans les attentats.

« J’étais heureux d’être en vie, mais je ressentais aussi de la culpabilité. Je ne pouvais pas accepter leur mort, mais je devais continuer à avancer », a-t-il nuancé.

M. Guimond a ensuite parlé de la difficulté des gens, en particulier des hommes, à parler de santé mentale. Lorsqu’il a demandé qui a déjà des problèmes de santé physique, la très grande majorité des quelque 300 spectateurs ont levé la main. Lorsque ce fut le temps de répondre pour la santé mentale, les mains levées étaient beaucoup moins nombreuses. « Pourtant, près des deux tiers des adultes ont pris des antidépresseurs avant la pandémie », a-t-il soutenu.

Il a poursuivi en mentionnant que trois fois plus de femmes reçoivent un diagnostic de dépression, mais trois fois plus d’hommes s’enlèvent la vie. Il a donc invité les hommes à parler de se qu’ils ressentent. « Vivez à fond ce que vous ressentez, y compris les moments qui vont mal. Ne les gardez pas à l’intérieur. Cela va vous aider à mieux profiter des bons moments », a-t-il insisté.

« Tout le monde passe par l’Enfer, il faut juste ne pas s’y arrêter », a-t-il conclu.

Le Réseau d’éclaireurs est composé de citoyens formés pour agir en tant que premiers secours psychologiques. Ils informent leurs concitoyens des ressources existantes et les orientent vers celles dont ils ont besoin.

Toute personne qui vit des moments difficiles peut aussi contacter la ligne d’écoute du CEPS Beauce-Etchemins de manière confidentielle au 418 228-0001.