La sécurité des résidences pour personnes aînées a un prix

D’ici cinq ans, toutes les résidences pour personnes âgées du Québec devront être munies de gicleurs. Cet exercice pourrait s’avérer onéreux pour plusieurs résidences qui ont déjà du mal à se conformer avant le 18 mars à des règlements en matière de protection incendie de la Régie du bâtiment du Québec.

«Mettre aux normes le système de détection et d’alarme incendie coûte pratiquement aussi cher que de mettre des gicleurs à l’ensemble d’un bâtiment. Contrairement aux gicleurs, il n’y a pas de programme de subvention du gouvernement pour aider les propriétaires de résidence à s’adapter à ses nouvelles réalités en matière de prévention incendie. Ce sont de gros investissements. Pour nous, cela s’élève pratiquement à 400 000 $», lance Serge Poulin, propriétaire de la résidence Le Saint-Guillaume de Saint-Georges.

Au Saint-Guillaume, la résidence a apporté les derniers changements imposés par la Régie, soit l’implantation d’avertisseurs sonores et visuels dans chacun des appartements. Ces avertisseurs ont pour but de réveiller toute personne âgée lors d’une alerte incendie.

De plus, la résidence a aussi mis aux normes ses détecteurs de fumée et son système d’alarme qui est relié à la centrale. Des panneaux avaient en plus été aménagés en 2012 afin de pointer l’endroit exact où s’est déclenchée une alarme incendie permettant une action plus rapide des pompiers. Ces changements sont imposés aux résidences où résident plus de 10 personnes.

Selon certains membres du Regroupement québécois des résidences pour aînés incluant M. Poulin, plusieurs résidences tardent à emboîter le pas en raison des coûts de cette mise à jour imposée d’ici le 18 mars. «Il y aura une tolérance au début, mais à mon idée, plusieurs vont être contraints de fermer. Pour ma part, je préfère avoir une grosse résidence qu’une petite, puisque c’est plus facile à gérer», poursuit celui qui est parfaitement en accord du rehaussement des normes de sécurité pour les résidences pour aînés.

Gicler n’est pas une mince affaire aussi!                               

Le Saint-Guillaume était l’un des 33 membres du Regroupement en Chaudière-Appalaches à devoir se conformer d’ici 2020 à l’implantation de gicleurs. Les travaux seront achevés d’ici trois mois dans les 135 appartements d’une section de la résidence construite en 1988. Cela nécessitera l’implantation de 865 têtes de gicleurs soit en moyenne cinq par habitation, incluant les penderies et l’entretoit. Cela nécessite des systèmes complexes à l’air et des tuyaux de six pouces de diamètres et un système de drainage en cas de déclenchement de gicleurs. «Avec ces travaux, je serai aux normes pour les 25 prochaines années», conclut M. Poulin.