L’Alliance des chambres de commerce prend position

ÉCONOMIE. L’Alliance des chambres de commerce de Chaudière-Appalaches (L’ACCCA), regroupement de 16 Chambres de commerce de la région Chaudière-Appalaches, réagit, elle aussi, à la décision du gouvernement Legault d’abandonner par le projet de 3e lien autoroutier entre Québec-Lévis.

Dans une lettre ouverte publiée mercredi, l’ACCCA et l’ensemble des élus municipaux de la région (TREMCA) s’unissent pour demander aux élus du gouvernement de la CAQ de respecter leur engagement des deux dernières élections générales et de construire un 3e lien pouvant desservir à la fois le transport en commun, les automobiles et le transport des marchandises.

« Pour nous et les gens que nous représentons, l’annonce de l’abandon de cet engagement génère indignation, colère et mécontentement. La nouvelle proposition du gouvernement, qui implique uniquement le transport collectif, représente un abus de confiance majeur des électeurs et gens d’affaires de la Chaudière-Appalaches », indique-t-on en ajoutant que la nouvelle proposition de 3e lien, qui ne fait aucune place à la voiture et aux camions, ne prend nullement en compte les besoins de la région exprimés à maintes reprises dans les dernières années.

« Nous avons besoin d’infrastructures de transport interrives efficaces et sécuritaires, qui répondent aux besoins actuels et futurs des gens d’affaires et des citoyens. Après nous avoir fait croire le contraire pendant des années, ce manque de vision du gouvernement pour soutenir le développement et l’avenir de notre région est totalement inacceptable », poursuivent les signataires de la lettre.

Ceux-ci rappellent qu’un 3e lien incluant la voiture et le transport des marchandises était important pour la région, car il aurait permis de fluidifier le trafic et de stimuler le développement économique.

« Nous avons besoin d’un projet ambitieux qui répond aux exigences de notre économie régionale en constante croissance. Nul besoin d’essayer de compenser cela en présentant un projet qui laisse de côté plusieurs villes de la Chaudière-Appalaches où le transport collectif, et même le transport interrégional, n’est pas encore assez développé. »

Les représentants des 16 chambres de commerce impliqués, incluant celles de Bellechasse-Etchemins et de Sainte-Justine, qualifient aussi de « déception supplémentaire dans le dossier » le manque de données probantes annoncées en conférence de presse par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.

« Lors de la campagne électorale en 2017, les candidats de la CAQ nous disaient partager nos observations concernant les problèmes de circulation entre les deux rives. On s’est bien joué de nous.

S’il est vrai que la pandémie a forcé plusieurs entreprises à opter pour le télétravail, aujourd’hui on constate un retour graduel en entreprise. Ce retour combiné au démarrage de nouvelles entreprises pourrait faire en sorte que ces statistiques soient rapidement obsolètes », poursuivent les signataires en invitant le gouvernement à mettre à jour annuellement ces données et de les rendre accessibles, à date fixe.

« Nous ne pouvons accepter que ce projet soit abandonné, et encore moins être remplacé par un simple système de transport en commun. (…) En plus de briser la confiance envers le gouvernement, cette nouvelle proposition comporte des risques majeurs qui pourraient avoir de graves impacts économiques pour les entreprises de la région. Les ponts vieillissent. Cette absence de vision du gouvernement fera stagner la région et ne soulagera en rien nos enjeux de la chaîne logistique régionale. Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans l’incertitude quant à la sécurité de nos liens interrives. »