L’Atrium explique sa décision par sa clientèle particulière

Les propriétaires de la résidence l’Atrium à Saint-Georges trouvaient justifiés de facturer 50 $ par mois aux nouveaux résidents ne faisant pas affaire avec la pharmacie Jean Coutu.

Une nouvelle sur le sujet est parue le 15 janvier dans le Journal de Québec. Le texte mentionnait également que cette pratique était répandue dans plusieurs résidences en Beauce.

Après vérification, aucune résidence rejointe par l’Hebdo Régional avait choisi d’inclure cette directive dans sa gestion administrative.

Au niveau de sa clientèle, l’Atrium est toutefois un cas unique dans la région. Il s’agit du seul établissement privé où sont hébergés des personnes en perte d’autonomie modérée à sévère.

«Ce sont des résidents ayant des troubles cognitifs demandant des soins spécifiques et une assistance continue. Ils prennent beaucoup plus de médicaments que des personnes autonomes ou en légère perte d’autonomie», précise Marcel Rodrigue, copropriétaire.

Dans ce type de résidence, les ajustements des dosages de médicaments se produisent sur une base hebdomadaire et souvent quotidienne avec l’aide des employés.

«Plus le nombre de pharmacies est élevé, plus le risque d’erreur est présent. Nos employés doivent alors faire plus de gestion avec elles et ils sont moins présents pour accompagner les résidents. Les frais de 50 $ auraient servi notamment à payer le temps supplémentaire des employés», explique Paul Blondeau, autre copropriétaire.

Retrait

Si les familles des résidents étaient compréhensives vis-à-vis cette politique, celle-ci n’a duré que trois mois. Les propriétaires ont choisi de la retirer à la suite de l’article du Journal de Québec.

«On s’est informé ailleurs et ça se pratiquait aussi dans des résidences comme la nôtre. Finalement, on n’a pas chargé un sou aux nouveaux résidents et ceux déjà présents n’étaient pas inclus dans la politique. La sécurité des résidents reste notre priorité», confirme M. Blondeau.

Marcel Rodrigue et lui insistent pour dire qu’ils n’ont jamais obligé les résidents à adopter une pharmacie en particulier.

«On travaille avec Jean Coutu depuis l’ouverture de la résidence parce qu’à l’époque, les heures d’ouverture et les journées de livraison nous convenaient mieux. Présentement, 75 % de nos résidents font affaire avec cette pharmacie», mentionne M. Rodrigue.

Critiques

Obliger des aînés dans les résidences privées à payer des frais administratifs s’ils ne sont pas tous reliés à la même pharmacie déplait à l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées Beauce-Etchemins-Appalaches (AQDR-BEA).

«L’AQDR-BEA rappelle aux aînés et à leurs familles que chaque personne est libre d’acheter ses produits pharmaceutiques dans la pharmacie de son choix», mentionne Hélène Morin, responsable des communications.

Le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) souhaite plutôt l’élaboration d’un encadrement légal au bénéfice des résidents, mais tenant aussi compte de la réalité de gestion des résidences.

«Il faut clarifier la relation entre les pharmaciens et les résidences privées pour aînés», croit Yves Desjardins, président-directeur général du RQRA.