L’autocar 2022

Jour de l’Action de grâce, il me mène à Québec. Ce n’est pas la première fois, espérons que ce ne sera pas la dernière.

On y monte, on y descend, comme dans Les sporadiques aventures de Guillaume Untel de Gilles Pellerin.

Une étudiante revient de sa fin de semaine, un homme âgé a rendu visite à sa fille, une dame retraitée est attendue chez sa sœur, de nouveaux arrivants, les bras chargés, voyagent en couples. Sur le parvis, une maman joint ses mains pour offrir un cœur à ses enfants installés au premier rang de l’autocar.

Et si l’envie m’est venue ce soir d’écrire, c’est que j’ai vécu un temps précieux, un temps d’arrêt, de farniente dans l’autocar qui m’a mené à bon port. C’est que j’ai ressenti la chaleur de toutes ces petites histoires sans importance qui font que la vie est belle.

L’autocar c’est le remède à l’individualisme. C’est la sécurité, la liberté, l’évasion.

Et quand je pense qu’en prime tous ces gens ont contribué aujourd’hui à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, je ne peux concevoir l’isolement qu’engendrerait la perte de l’autocar. L’isolement va tout simplement à l’encontre de ce qui est prôné sous toutes les voies. Et je rêve du jour où il reviendra en force avec de nouveaux trajets reliant encore plus de régions.