Le CUA en période de questionnement face à son avenir

Le Centre universitaire des Appalaches (CUA) est au cœur d’une période de grands questionnements. Elle devra de revoir son offre de formation en raison du recrutement de plus en plus ardu.

June Hodgson qui en est à sa sixième rentrée scolaire affirme que les temps ont changé au fil des dernières années. Lorsqu’elle est arrivée en poste, il y avait une lancée de programmes crédités et les gens s’inscrivaient aux formations à un bon rythme.

«Ce n’est plus le cas. Il faut être plus en plus diversifié parce que le contexte est difficile. Ce n’est pas juste le CUA, mais c’est répandu à l’ensemble du niveau universitaire. Nous courons davantage pour obtenir des inscriptions. Le recrutement est devenu très difficile», signifie la directrice générale.

Si auparavant, il fallait négocier durement avec les partenaires, soit l’Université du Québec à Rimouski et l’Université Laval de Québec, pour offrir des programmes délocalisés dans les régions, c’est la situation inverse en 2015. Ils veulent donner des cours, mais la taille des cohortes diminue sans cesse en dépit d’un recrutement actif via les médias sociaux, le web et les journaux.

Notons que le baccalauréat en enseignement préscolaire ne pourra être prodigué cette année au CUA, une première depuis 1998.

Revoir les façons de faire

Cette période de questionnement débouchera selon Mme Hodgson vers de nouvelles orientations tant pour son offre de formation que la façon de donner des cours. «Il faut revoir nos façons de faire afin de jumeler les groupes avec d’autres régions du Québec. L’UQAR a d’ailleurs une belle ouverture pour le jumelage de groupes avec notamment Baie-Comeau et Rivière-du-Loup. Il ne faut pas oublier que nous sommes multi-sites, Sainte-Marie, Saint-Georges et Thetford Mines. Sinon, nous n’aurions pas assez de monde pour offrir les cours», indique-t-elle. Le certificat en administration des affaires a pu démarrer cette année grâce à ce partenariat.

Ces jumelages sont possibles aujourd’hui en raison de l’avancement des technologies, dont la visioconférence. Cependant en 2015, l’étudiant n’a plus besoin d’être assis en salle de classe pour décrocher un diplôme. Il peut le faire dans le confort de son foyer, un concurrent direct au CUA.  «Presque toutes les universités offrent des formations 100 % sur Internet», remarque Mme Hodgson.
Pour contrer cela, la solution est d’offrir des microprogrammes et des formations de niche axées sur les besoins du marché aux couleurs CUA selon la directrice générale. «Il faut faire plus de personnalisation en entreprise, c’est ma vision rêvée», souhaite Mme Hodgson.

Pour ce faire, le CUA a besoin d’une étude sur l’adéquation des besoins des entreprises de la région. La Conférence régionale des élus du territoire devait la réaliser, mais l’organisation n’existe plus en raison des compressions du gouvernement. «Nous continuons de la vouloir et de la demander»,  affirme Mme Hodgson soulignant que c’est primordial pour que les formations soit au diapason des entreprises du territoire. C’est par sondage que l’institution a pu démarrer son programme en travail social en 2015.