Le ministre Pierre Paradis n’écoute pas les agriculteurs

L’Union des producteurs agricoles (UPA) est très préoccupé par rapport aux positions politiques de Pierre Paradis.

La frustration envers le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) était palpable lors du 92e Congrès général de l’UPA tenu du 29 novembre au 1er décembre à Québec.

Selon Marcel Groleau, directeur général de l’UPA, le ministre a donné des réponses insatisfaisantes concernant les priorités de l’organisation lors de son discours au congrès.

L’UPA s’oppose notamment à la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA). Dans celle-ci, les terres agricoles exploitées par un producteur seraient admissibles à une aide financière correspondant à 78 % de la valeur des taxes municipales.

Selon Pierre Paradis, ce pourcentage équivaut au niveau de soutien présentement accordé aux bénéficiaires du programme. L’UPA réplique que celui-ci exclura les taxes scolaires et abolira entre autres le crédit de 100 % sur les premiers 300 $ de taxes.

«L’impact des changements administratifs représente une hausse moyenne de 30 à 40 % de la facture assumée par les producteurs pour plus de 80 % d’entre eux dès 2017», s’insurge Marcel Groleau.

Immobilisations

L’UPA estime que les mauvaises décisions du MAPAQ font hésiter les producteurs à investir dans le développement de leurs installations.

Citant Statistique Canada, l’organisme rappelle que les dépenses en immobilisations dans le secteur agricole québécois sont passées de 496 M$ à 609 M$ entre 2006 et 2015, soit une hausse de 23 %. Pour l’ensemble du Canada, l’augmentation est plutôt de 160 % (1,6 à 4,2 G$) et de 94 % seulement pour l’Ontario (722 M$ à 1,4 G$).

«Les programmes d’assurance stabilisation sont souvent questionnés et révisés à la baisse par le MAPAQ. Dans ces conditions, c’est difficile de donner des garanties aux banques lorsqu’on veut faire un prêt pour agrandir ou renouveler des installations», croit Paul Doyon, président de la Fédération de l’UPA Chaudière-Appalaches.

Dans notre région, ce problème touche surtout les producteurs bovins et porcins. Ces deux secteurs ne sont pas soumis à la gestion de l’offre.

«Les bâtiments sont vieillissants et des producteurs préféreront fermer plutôt que de se renouveler. Québec doit comprendre qu’investir en agriculture favorise le développement de tous les types d’entreprises privées et une meilleure économie en général. Pierre Paradis ne comprend pas ça», de dire M. Doyon.

Il s’inquiète aussi de la rumeur voulant que le MAPAQ coupe en avril prochain l’aide directe offerte aux éleveurs pour réduire les coûts des services vétérinaires à la ferme.

«Ce montant de 15 M$ par année est important pour aider les petits producteurs et ceux travaillant dans des secteurs éloignés où il est déjà difficile d’avoir accès à un vétérinaire», pense Paul Doyon.