Le paradis du sirop d’érable est-il à Saint-Robert-Bellarmin ?

À cheval entre la Beauce et l’Estrie, la municipalité de Saint-Robert-Bellarmin compte 70 érablières totalisant plus de 1,5 million d’entailles.

«Les érablières représentent 15 % de notre évaluation foncière. En plus de faire travailler des gens de notre municipalité, ça donne un important souffle à notre économie», dit le maire Jeannot Lachance.

Luc et René Pépin sont propriétaires de l’Érablière L.R.P., entreprise comptant plus de 150 000 entailles. Les deux hommes ont été élevés dans l’acériculture, mais c’est en 2002 qu’ils poussent le projet plus loin.

«J’ai eu des érablières à Saint-Théophile, Saint-Gédéon et Saint-Ludger. Ça fonctionnait bien, mais nous désirions centraliser nos opérations à un seul endroit pour sauver du transport», dit Luc Pépin.

Initialement, le duo a acheté une érablière de 70 000 entailles. «Nous avons acheté d’autres terrains avoisinants, mais notre but n’a jamais été de devenir le plus gros producteur au Québec», précise Luc Pépin.

Équipement et technologie

L’Érablière L.R.P. compte quatre stations de pompage permettant le transport de l’eau d’érable directement à la cabane à sucre. En moyenne, 1300 barils sont produits par saison, chacun contenant 500 livres de sirop.

«C’est une entreprise fonctionnant toute l’année. Avec une dizaine d’employés, on a entaillé dès le 3 janvier. Ça a pris six semaines pour faire le tour. Après la récolte, je me garde des employés entre autres pour réparer ou remplacer les tubulures», explique Luc Pépin.

Les tubulures de l’érablière s’étendent sur plusieurs kilomètres.

 

Point important pour les deux frères, l’érablière doit s’ajuster aux nouvelles technologies. Celle-ci possède trois séparateurs, trois évaporateurs électriques et un vacuum écologique.

«Ça me coûtait 50 $ en huile pour mes évaporateurs afin d’avoir un baril. Maintenant, c’est 5 $ avec le système électrique. Le vacuum ajuste la force de son moteur au besoin pour tirer l’eau d’érable. Ça coûte moins cher en électricité, et surtout, ça ne fait plus de boucane», explique Luc Pépin.

Visibilité

L’Érablière L.R.P. aime partager ses expériences. Ayant participé aux émissions Un chef à la cabane et Ricardo, l’entreprise a accueilli 1300 visiteurs à une journée portes ouvertes en septembre dernier.

Récemment, Luc et René Pépin ont signé un contrat avec la compagnie Fruit d’Or. Elle utilisera 250 000 litres d’eau érable avec un Brix (unité de mesure du sucre de l’eau d’érable) plus élevé pour sucrer ses boissons aux canneberges.

Les stations de pompage transportent l’eau d’érable directement à la cabane à sucre.

 

«Je suis fier de ce que nous avons accompli avec nos employés. C’est un travail qui est dur physiquement, mais personne ne s’est jamais découragé», confirme René Pépin.

Précisons que la MRC du Granit, où se situe Saint-Robert-Bellarmin, détient le quart des entailles exploitées dans la région administrative de l’Estrie. Il y existe moins d’entreprises acéricoles qu’en Chaudière-Appalaches, mais celles-ci possèdent plus d’entailles notamment en raison de la géographique montagneuse et des essences d’érables sur ce territoire.

Production de sirop d’érable en 2017

Région administrative Nombre
d’entreprises
Rendement
(livres/entaille)
Production de
sirop d’érable
(livres)
Entailles
(Nombre)
Chaudière-Appalaches 3287 3,14 52 276 004 16 638 234
Bas-Saint-Laurent, Gaspésie 546 3,89 34 072 269 8 768 928
Estrie * 824 3,38 26 923 260 7 961 039
Centre-du-Québec 737 3,68 14 631 907 3 980 079
Montérégie 506 3,87 10 653 975 2 753 689
Capitale-Nationale, Saguenay/Lac-Saint-Jean 200 3,47 4 737 985 1 363 862
Laurentides, Outaouais, Abitibi-Témiscamingue 164 3,48 5 284 017 1 518 345
Mauricie 146 3,14 2 191 797 698 447
Lanaudière, Laval, Montréal 79 3,15 1 478 704 470 062
TOTAL 6489 3,45 152 249 918 44 152 685

 

* Saint-Robert-Bellarmin est sur le territoire de l’UPA Estrie.

Source : Groupe AGÉCO 2017

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