Le trafic est-il suffisant pour prolonger l’autoroute 73 ?

Le gouvernement provincial s’est engagé à prolonger l’autoroute 73 au-delà du centre de Saint-Georges. Y a-t-il assez de circulation pour ajouter 46 kilomètres à cette autoroute, afin d’atteindre la frontière américaine ?

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À la suite d’une demande d’accès à l’information, le journal a obtenu des données du ministère des Transports du Québec (MTQ) sur le débit journalier moyen, datant de 2018. Cette expression désigne le nombre de véhicules (autos, motos, camions) circulant quotidiennement sur une autoroute, route, chemin ou rang, dans les deux directions.

Sur l’autoroute 73, 7000 véhicules passent chaque jour dans le secteur de Saint-Georges (sorties 48 et 43). La quantité de véhicules baisse faiblement (6600) sur la route 173, de Saint-Georges jusqu’à Saint-Côme-Linière.

À partir de ce point, le trafic diminue considérablement. Seulement 1700 véhicules circulent quotidiennement de Saint-Côme-Linière (coin des routes 173 et 275) jusqu’à Saint-Théophile (coin des routes 173 et 269). De cette seconde intersection jusqu’au poste frontalier d’Armstrong, le taux chute à 570 véhicules.

Autour de Saint-Georges

Dans ses recherches, le journal a aussi consulté des données sur les routes entourant la ville de Saint-Georges.

La portion de la route 204, entre Saint-Georges et Saint-Prosper, accueille quotidiennement 6100 véhicules. Toujours sur la 204, 5500 véhicules circulent entre Saint-Georges et Saint-Martin sur une période de 24 heures.

Le taux de trafic est aussi de 5500 véhicules sur la route 271, entre Saint-Georges et Saint-Benoît-Labre. Il diminue légèrement (5400) de Saint-Georges (6e Avenue Nord) à Notre-Dame-des-Pins (chemin Royal).

Investir dans les routes secondaires ?

À Saint-Georges, six kilomètres séparent la sortie 48 (74e Rue) et la sortie 43 (route 204).

Pour Normand Roy, préfet de la MRC Beauce-Sartigan, la priorité des maires du secteur est de sortir le trafic lourd de Saint-Georges. L’étude du MTQ, sur le prolongement de l’autoroute 73, proposera des solutions à cette problématique (voir autre texte).

«Il faut que ça se rende à la sortie de Saint-Georges. Après ça, on regardera notre plan B. Si le Maine ne fait pas une autoroute de son côté, on va arrêter ça là. Il faut demeurer réaliste», dit-il.

Aussi maire de Saint-Éphrem, Normand Roy prônerait alors un réinvestissement dans les routes entourant Saint-Georges. «On ne parlerait pas juste de rapiéçage, mais d’élargir les routes pour une meilleure fluidité entre les municipalités», précise celui-ci.

Yvon Paquet, maire de Saint-Côme-Linière, abonde dans le même sens. «Élargir d’une voie la route 173 et la route 275 serait un bon début. On ne veut pas devenir un gros cul-de-sac dans le village», plaide-t-il.

Claude Morin, maire de Saint-Georges, prône toujours la nécessité d’une autoroute débouchant sur le Maine. Cet état américain n’a toujours pas construit une autoroute de 104 miles (167,4 kilomètres) reliant Armstrong à Fairfield (autoroute 95).

«Plusieurs véhicules descendent présentement vers l’Estrie pour emprunter l’autoroute 10 et se rendre au Vermont. La 73 est un outil de développement important pour Chaudière-Appalaches. L’objectif est de créer un important corridor commercial entre Québec et Boston», mentionne M. Morin.

Débit quotidien moyen de véhicules (2018)

Secteur Débit quotidien % camions lourds
Saint-Georges autoroute 73                (sorties 48 et 43) 7000 11
Saint-Georges/Saint-Côme-Linière (route 173) 6600 9
Saint-Côme-Linière/Saint-Théophile (route 173) 1700 25
Saint-Théophile/Maine (route 173) 570 19
Saint-Georges/Saint-Prosper (route 204) 6100 9
Saint-Georges/Saint-Martin (route 204) 5500 11
Saint-Georges/Saint-Benoît (route 271) 5500 11
Saint-Benoît/Saint-Éphrem (route 271) 2900 17
Saint-Martin/La Guadeloupe (route 269) 3200 12

 

Source : Ministère des Transports du Québec