Les bottes du Géant Poulin installés au parc des Sept-Chutes
INAUGURATION. Destination Beauce a inauguré le 21 juin dernier son 11e et avant-dernier Miracle beauceron. Ce dernier se retrouve à l’entrée du Parc des Sept-Chutes à Saint-Georges. Cette sculpture, deux immenses bottes de 12 pieds de haut, représente et raconte la Légende des Jarrets noirs.
Dans la première botte, couché sur le côté, on y retrouve à l’intérieur un petit marécage avec des illustrations racontant la légende selon deux points de vue, celui du Géant Poulin et du lecteur. Les visiteurs peuvent monter en hauteur dans la deuxième botte pour admirer la beauté du site.
» La structure est constituée de matériaux durables (aluminium, acier, bois, pour finalement être pulvérisé de Line-X, un plastique hyper résistant). Le tout est sublimé par des illustrations réalisées par l’équipe créative de La Boîte de Saint-Georges. Comme quoi, un gang de créatifs qui travaillent tous ensemble peuvent réaliser de grandes, très grandes choses « , explique Alain Gagné de Conception Alain Gagné.
» Merci à toute l’équipe pour ce magnifique travail, on peut être fier de ce qui a été accompli dans les dernières années au long de la route de la Beauce. Ça n’a pas été toujours facile, on s’est repris à trois ou quatre reprises, mais le résultat est finalement magnifique au parc des Sept-Chutes. […] Je crois que les bottes représentent bien les Beaucerons et surtout les Jarrets noirs. C’est important de se rappeler et de protéger notre culture « , d’ajouter Claude Morin, maire de Saint-Georges et président de Destination Beauce.
La route de la Beauce est un long chemin de 140 km entre Saint-Lambert-de-Lauzon et Saint-Gédéon-de-Beauce. Tout au long du parcours, les cyclistes longent la rivière Chaudières afin d’y découvrir 12 légendes et histoires des Miracles beaucerons, plus loufoques les unes que les autres. Les sites ont été sélectionnés par le ministère du Tourisme pour le caractère historique des lieux.
Le Miracle du Cordonnier aux mains magiques
Il fut une époque ou ici même, sur les lieux du parc des Sept-Chutes, vivait un homme qu’on appelait le Géant Poulin. Cet homme exceptionnel était reconnu dans toute la ville pour sa force et sa résistance. Il pouvait en outre, grâce à ses grandes jambes, parcourir de longues distances en très peu de temps.
Ainsi, lorsque venaient les récoltes d’automne, les cultivateurs des fermes environnantes faisaient appel à lui pour aller vendre leurs produits à Québec, via un chemin boueux, marécageux et infesté de voleurs. Non seulement le Géant Poulin, par sa stature imposante, éloignait les brigands, mais grâce à ses gigantesques enjambées, il faisait en deux jours la distance que d’autres mettaient quatre jours à parcourir.
Le Géant Poulin aimait bien faire ces expéditions à Québec, mais il avait une obsession : il détestait la saleté ! Par souci de propreté, à chaque fois qu’il revenait de sa mission, il devait passer des heures et des heures à la rivière pour laver ses immenses bottes et se nettoyer les jarrets qui étaient noirs de boue.
On raconte qu’un jour, un cordonnier de Québec réputé pour ses mains magiques et ses idées novatrices, lui avait fabriqué des bottes très hautes sur lesquelles la vase ne collait pas ! Non seulement ces bottes lui protégeaient les mollets et n’étaient jamais sales, mais elles luisaient au soleil même après des heures de marche en terrain marécageux. Notre Géant les portait avec fierté et faisait l’envie de tous ses concitoyens.
Plusieurs d’entre eux tentèrent de retrouver le fameux cordonnier qui les avait conçues, mais aucun d’entre eux ne réussit. Ils durent donc condamnés à porter le sobriquet de jarrets noirs lors de chaque voyage à Québec. Plus tard, on crut que cette histoire n’était qu’affabulation jusqu’à ce que l’on découvre, ensevelie sous de la vase, immaculée, cette fameuse paire de bottes géantes.