Les citoyens veulent garder leur intimité

Le 15 juin dernier, une quinzaine de citoyens, tous résidents de la 99e Rue à Beauceville, ont assisté à l’assemblée de consultation publique pour la modification du zonage du terrain situé sur la route Fraser au coin de la 33e Avenue pour signifier leurs inquiétudes aux élus.

Ce processus démocratique avait pour but de recueillir les commentaires des citoyens par rapport au changement de zonage. Rappelons que la Ville de Beauceville souhaite permettre la construction de quatre immeubles de six logements sur trois étages alors que dans cette zone, seules les constructions de deux étages sont permises. Le secteur est contigu à une zone de résidences unifamiliales.

La rencontre était présidée par le conseiller municipal du comité d’urbanisme, Claude Mathieu, et le directeur de l’urbanisme de la ville de Beauceville, Richard Longchamps. «Il est normal, lorsque l’on reçoit une demande, de l’analyser en profondeur et c’est ce que nous faisons en ce moment, explique M. Mathieu. Il faut aussi comprendre que la ville, on veut la grossir, on veut des constructions neuves, on travaille fort sur le développement pour aller chercher plus de taxes».

Intimité et valeur des résidences

Du côté du groupe de citoyens, la principale inquiétude est le manque d’intimité en raison de la hauteur des bâtiments. Il faut préciser que ce terrain est déjà plus élevé que les terrains des résidents de la 99e Rue. M. Longchamps a aussi indiqué que le promoteur souhaite construire les bâtiments vers l’arrière du terrain puisque les stationnements seront sur le devant et le côté des immeubles.

Monia Gagné, porte-parole du groupe de citoyens, s’inquiète aussi du fait que la valeur de leurs résidences diminuera en raison des logements. Selon un des résidents ayant communiqué avec la MRC Robert-Cliche, la diminution de la valeur de sa résidence pourrait atteindre 30 %. «Et pour la revente, ça va être plus difficile, mentionne Mme Gagné. On a un beau quartier résidentiel, uniforme, alors pourquoi changer ?» Les citoyens précisent que ce n’est pas le zonage en place avec la possibilité de constructions de deux étages qui dérange, mais bien l’étage supplémentaire.

De plus, afin de construire dans ce secteur, le promoteur devra faire prolonger les services d’aqueduc et d’égout, souligne Richard Longchamps. Les frais sont payés à 80 % par le promoteur. Il ajoute que la municipalité pourrait instaurer une taxe de secteur, ce qui ferait augmenter le compte de taxes des citoyens, déplore le groupe de résidents de la 99e Rue.

Selon la loi, la prochaine étape, dont la date n’est pas encore connue, est la signature de registre pour forcer la tenue d’un référendum. Un avis sera diffusé dans les journaux le 28 juin prochain et les citoyens devront se présenter à l’hôtel de ville dans les huit jours suivant la diffusion afin de faire la demande d’un référendum sur la question. Il doit y avoir plus de 12 demandes écrites.