Les industries des œufs et de la volaille seront aussi touchées

En plus du secteur laitier, les industries des œufs et de la volaille subiront aussi des contrecoups reliés au Partenariat transpacifique.

Président de la Fédération des producteurs d’oeufs du Québec (FPOQ), Paulin Bouchard est aussi propriétaire d’une ferme comptant 22 000 poules pondeuses à Saint-Gédéon.

S’il ne se réjouit pas des concessions octroyées par le Canada dans le cadre de cette entente, il reconnaît quand même son importance et ses bénéfices pour l’économie canadienne.

«Le gouvernement du Canada a assuré la pérennité de notre système de gestion de l’offre pour les décennies à venir. Tous les partis politiques ont accordé une place importante à la préservation de notre système durant ces négociations», estime Paulin Bouchard.

Les pourcentages des marchés ouverts aux pays étrangers sont de 2,3 % et 1,5 % pour les œufs standards et les œufs d’incubation de poulets de chair.

Selon la FPOQ, ces concessions représentent l’entrée de 17 millions de douzaines d’œufs par année au Canada en provenance des autres pays.

«On devra refaire notre mise en marché et de la publicité afin que le marché québécois connaisse plus de croissance. On espère toutefois que cette ouverture au marché extérieur sera la dernière», d’ajouter Paulin Bouchard.

La FPOQ réaffirme d’ailleurs sa solidarité envers les autres productions plus durement affectées, dont le secteur laitier. Malgré l’instauration de compensations totalisant près de 4 G$ pour pallier aux pertes de productions, il reste à mieux contrôler les importations selon M. Bouchard.

«Nous demandons au gouvernement que plus de rigueur soit exigée aux frontières canadiennes afin de les rendre hermétiques aux contournements de lignes tarifaires, tel que nous le vivons présentement pour les protéines laitières et les poules de réforme dans le secteur de la volaille», mentionne-t-il.

Poulet et dindon

Au niveau du poulet eu du dindon, les pourcentages d’accès sont de 2,1 % et 2 %. Pour Stéphane Veilleux, copropriétaire de la ferme Stéphane et Gérard Veilleux à Saint-Georges, cette nouvelle entente pourrait menacer la survie de certains producteurs.

«Le poulet importé était déjà de 7,5 %. On vivait avec cela, mais on voit qu’on rajoute des pertes de marché après chaque entente. En plus, nous n’avons aucun contrôle sur la qualité des produits venant de l’extérieur», de dire celui-ci.

L’entreprise de Stéphane Veilleux compte 100 000 volailles, dont 85 % de poulets. «J’ai manifesté pour le maintien de la gestion de l’offre, car c’est un système donnant un prix équitable aux producteurs», stipule-t-il.

Rappelons qu’au Québec, 43 % des revenus agricoles proviennent des productions sous la gestion de l’offre.