Les pharmaciens aident à désengorger notre système de santé
Le pharmacien fait bien plus que lire des ordonnances et donner des pilules. Il joue un rôle central dans notre système de santé et ses responsabilités se sont élargies au fil des années.
Le journal a rencontré Marie-Michèle Drouin, pharmacienne à la succursale Proxim de Beauceville, pour mieux comprendre cette profession et comment celle-ci fonctionne au quotidien.
«À la base, on reçoit les ordonnances dont les dosages sont préparés par un technicien. De notre côté, on doit s’assurer entre autres qu’il n’existe pas d’interactions avec d’autres médicaments et si le patient a des allergies», explique-t-elle.
Durant le traitement, le pharmacien fait un suivi auprès des patients pour s’assurer que les médicaments prescrits sont adéquats pour sa condition.
«Par exemple, si une personne prend un antibiotique ou un antidépresseur et que ça ne semble plus efficace, on peut contacter son médecin et refaire des prescriptions au besoin. Parfois, c’est plus rapide si les gens viennent nous consulter plutôt que d’attendre un rendez-vous avec le médecin ou d’aller à l’urgence», précise Mme Drouin.
Cette situation touche également les médicaments en vente libre, sans oublier les conseils santé. «Le pharmacien est formé pour détecter les signaux d’alarme. On ne conseillera jamais à quelqu’un de prendre un produit s’il n’est pas nécessaire», confirme Marie-Michèle Drouin.
Rôles élargis
Depuis l’arrivée de la Loi 41 en juin 2015, les pharmaciens peuvent exercer sept nouvelles tâches autrefois réservées aux médecins et infirmiers. Ils ont notamment le droit de prolonger une ordonnance et prescrire des médicaments lorsqu’aucun diagnostic n’est requis.
«La durée de la prolongation ne doit pas dépasser celle de la prescription initiale. C’est une option pour que le patient ait le temps de revoir son médecin et de ne pas cesser son traitement. Dans l’autre cas, on peut prescrire par exemple des produits pour vaincre le tabagisme ou des médicaments pour les gens partant en voyage», dit Mme Drouin.
Sous certaines conditions, le pharmacien peut aussi ajuster l’ordonnance d’un médecin ou prescrire des analyses de laboratoire.
«Ça comprend changer la forme d’un médicament de solide à liquide ou l’inverse, ainsi que la prescription de prises de sang pour voir si le patient atteint ses cibles avec le traitement», d’ajouter Marie-Michèle Drouin.
Persistence au traitement
Un sondage de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) démontre que 37 % de la population a déjà cessé de prendre un traitement prescrit sans en parler à un professionnel de la santé, et ce, pour des raisons multiples (voir plus bas). La proportion passe à 47 % chez les 25-34 ans.
«Dans le cas des maladies chroniques, ça peut aller jusqu’à des hospitalisations. La personne peut penser qu’elle n’a plus besoin d’un médicament, mais il faut d’abord en parler au pharmacien. Au besoin, il vous référera au bon endroit», confirme Marie-Michèle Drouin.
Pour en savoir plus sur ce qui touche le métier et les responsabilités du pharmacien, visitez le site de l’Ordre des pharmaciens du Québec.
Pourquoi les patients cessent-ils de prendre un médicament prescrit ?
31 % : Fait de se sentir mieux
28 % : Effets secondaires occasionnés par le traitement
12 % : Constatation négative de l’efficacité du médicament
11 % : Sentiment de ne pas en avoir besoin
8 % : Manque de ressources financières
7 % : Oublier de prendre le médicament
3 % : Autres raisons
* Source : Ordre des pharmaciens du Québec