Les stationnements pour personnes handicapées bafoués

En cette période hivernale ou en cas de mauvais temps, il n’est pas rare de voir des automobilistes trop pressés et peu attentionnés se garer illégalement dans des stationnements pour personnes handicapées. L’Association des personnes handicapées de la Chaudière (APHC) dénonce cette mauvaise pratique qui prive cette clientèle d’un accès facile à divers établissements du territoire.

Rencontré récemment lors de ses courses, François Drouin, président de l’Association admet vivre souvent ces frustrations. Étant détenteur d’une vignette réglementaire et en fauteuil roulant, il rappelle qu’il n’est pas le seul à éprouver ce problème. Dix minutes avant l’interview, il venait d’observer une personne totalement apte se garer dans une case pour personnes handicapées à une institution financière. «Au même moment, une vieille dame avec une canne a dû se stationner plus loin…. Cela arrive trop souvent», déplore M. Drouin.

Se voir priver de ces cases de stationnement par des contrevenants, ou ne pas avoir l’espace de dégagement de trois mètres pour sortir ou intégrer de façon sécuritaire son véhicule adapté sont monnaie courante. «Parfois, je suis obligé de prendre deux stationnements un peu plus loin pour avoir l’espace nécessaire. Je me rappelle aussi d’une fois, un automobiliste s’était garé trop près de mon véhicule adapté. Une chance que ma conjointe m’accompagnait, parce que je n’aurais jamais pu embarquer dans mon véhicule. C’est très frustrant quand cela arrive», raconte celui-ci.

Un fléau généralisé

La Sûreté du Québec reçoit de nombreuses plaintes annuellement sur le territoire. «Malheureusement, cela arrive régulièrement. Nous ne recevons pas seulement les plaintes de détenteurs de vignettes, mais aussi de plusieurs citoyens. Ça les indigne beaucoup», commente le sergent Daniel Thibaudeau qui invite la population à dénoncer de tels agissements.
Cependant, le sergent Thibaudeau rappelle que les détenteurs de vignettes doivent obligatoirement les afficher lorsqu’ils se garent dans une case pour personnes handicapées. Il s’agit d’une infraction au sens de la loi et doivent payer l’amende, 100 $ (excluant les frais) au Code de la sécurité routière sans les frais tout comme les autres contrevenants. Seulement à Saint-Georges, 84 constats ont été émis à cet effet en 2015.

L’amende n’est peut-être pas assez élevée aux dires de certains dont M. Drouin. «Il faudrait aussi que le montant de l’amende soit mis sur la pancarte pour en dissuader quelques-uns de se garer à cet endroit», commente le président de l’APHC.

Une signalisation inadéquate

L’hiver et la qualité de l’entretien des stationnements rendent inaccessibles des espaces réservés aux personnes handicapées. En raison de l’absence de la signalisation adéquate, soit le poteau et l’affiche réglementaire, la neige cache la chaussée marquée à cet effet. Pourtant, il n’en coûte que 60 $ pour se procurer l’affiche réglementaire, le poteau et les accessoires de fixation pour rendre conforme et sécuritaire un stationnement. L’Association des personnes handicapées de la Chaudière, située à Saint-Georges et Saint-Joseph (APHC), est dépositaire de ces accessoires.

La directrice de l’APHC, Chantal Larivière, déplore que plusieurs établissements dont majoritairement des restaurants sont inaccessibles et ne disposent pas de cases pour personnes handicapées conformes ou adaptées. «Ce n’est malheureusement pas une obligation selon le Code du bâtiment. Celui-ci mentionne seulement qu’il est souhaitable que les stationnements de 25 cases et moins ait au moins une case accessible», dit-elle.

Pour information, communiquez l’APHC au 418 227-1224 ou au 418 397-8084.