Luce Morand reçoit un certificat de reconnaissance de l’Assemblée nationale

COMMUNAUTAIRE. Il n’y a pas à dire, Luce Morand a le Centre-Femmes de Beauce tatoué sur le cœur. Depuis 33 ans, elle milite pour l’égalité des femmes. Elle veut que celles-ci aient les mêmes droits et intérêts de faits, au même titre que les hommes. Le 8 mars dernier, elle a reçu des mains du député de Beauce-Sud, -Samuel -Poulin, un certificat de reconnaissance de l’Assemblée nationale.

« C’est un hommage pour votre travail au Centre-Femmes de Beauce depuis 33 ans. J’ai le plaisir de vous témoigner personnellement, par la remise de ce certificat, toute ma reconnaissance pour votre beau travail auprès des femmes. Votre implication soutenue et votre dévouement à la communauté ont fait une grande différence », a-t-il indiqué. Mme Morand était visiblement émue face à cet hommage.

Il est difficile de qualifier en un seul mot cette femme au grand cœur. Elle est plus qu’une féministe, c’est une combattante qui n’a pas froid aux yeux quand vient le temps de faire valoir ses convictions. Déterminée jusqu’au bout des doigts, elle n’a jamais eu peur de descendre dans la rue pour dénoncer des situations d’injustice faites aux femmes.

En 1990, celle-ci œuvrait dans le monde des affaires lorsqu’elle a entendu parler du Centre-Femmes de Beauce qui cherchait une directrice générale. Peu convaincue de ses chances, elle a tout de même passé l’entrevue.

« Lorsqu’on m’a téléphoné pour me dire que j’avais le poste, j’ai demandé pourquoi on m’avait choisie, et on m’a dit que c’était à cause de mon histoire personnelle », raconte Mme Morand. Après 33 ans, elle est toujours là, fidèle au poste.

« Au début, le Centre accueillait des femmes monoparentales et sur l’aide sociale. Aujourd’hui, nous accueillons des femmes qui, à 90 %, travaillent, et d’autres qui sont à la retraite. La seule condition pour venir ici, c’est d’être une femme ».

L’organisme est un agent de changement social, un lieu d’échanges, de réflexions et d’actions qui a pour mission de briser l’isolement, de travailler à l’amélioration des conditions de vie des femmes, à défendre et promouvoir leurs droits et intérêts. En allant sur place, celles-ci ont accès à différents services : des conférences, de la relation d’aide, des ateliers de créativité, des matinées discussion, des cuisines collectives, et ce, en toute confidentialité.

« J’ai trouvé une passion en défendant le communautaire. J’ai connu des années où des gens levaient le nez sur le communautaire, ce furent des années très difficiles. Pour certaines personnes, le Centre-Femmes de Beauce est un lieu pour les femmes battues. D’abord, je les reprends, car on parle de femmes victimes de violence conjugale, de violence physique, mais aussi psychologique, verbale et économique. On ne voit pas toujours les bleus, mais ils sont là, dans le cœur. On s’occupe de violence, mais le Centre est beaucoup plus que cela. »

Pour Luce Morand, son travail est plus qu’un travail, c’est une vocation qu’elle a portée et continue de porter au bout de ses bras. Au nom de l’organisme, elle a pris part à des tables de concertation et a siégé sur des conseils d’administration. Elle a aidé au développement d’organismes tels que Le Berceau et le CALACS de Chaudière-Appalaches. Elle s’est impliquée au sein du -Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches, et, comme membre, au sein de la Corporation de développement communautaire de Beauce-Etchemins. Elle a participé à différentes marches pour l’amélioration de la condition des femmes, ici, au Québec, mais aussi ailleurs dans le monde. Mme Morand précise que les mouvements auxquels elle a pris part ont toujours été pacifiques.

En ce qui concerne ses projets d’avenir, Luce Morand pense à la relève et à la retraite, un jour. « Le Centre est ma mission de vie où je sens que je sers à quelque chose. Si, après moi, l’organisme continue à s’épanouir, j’aurai atteint mon but », conclut-elle.